Dans son livre Les intellectuels algériens. Exode et formes d'engagement (éd. Frantz Fanon, 2019), le sociologue Karim Khaled, spécialiste de la migration des élites, s'attache à « comprendre quelles ont été et quelles sont les causes profondes de l'émigration intellectuelle algérienne ? ». D'après lui, l'une des causes principales de « la fuite des cerveaux » est l'hégémonie autoritaire qui étouffe le champ des savoirs couplée à un carcan communautariste qui empêche l'«autonomisation du JE ». Hidjrate el admigha», «Fuite des cerveaux». Cette formule revient comme une antienne dans le débat public et le discours médiatique. Elle désigne bien sûr cette forme d'émigration particulière qui est celle des cadres, des ingénieurs, des médecins, des «bacs + 10», etc. Force est de constater, déjà au niveau du vocabulaire, que la formule privilégie l'image du départ forcé que concentre le mot «fuite». Retrouvez l'intégralité de nos articles sur la version papier