Enracinement et résistance » est la thématique choisie par l'artiste peintre Denis Martinez pour un travail mettant sur le terrain des étudiants et des enseignants venus des Ecoles des beaux-arts d'Aix-en-Provence et d'Alger. Au départ, un poème de Jacques Polieri in Atlan où on peut lire : Arbre Te souvenant soudain de quelque dieu Défunt Ta racine s'enfonce dans les noirs sanctuaires Et tu cherches au profond de la torpeur Nature D'autres soleils Et d'autres signes. Plusieurs strophes sont lues, relues, décortiquées, interprétées, dessinées même par l'équipe présente au jardin Sidi Yacoub de Blida - ex-Bois Sacré - où des oliviers centenaires allongent leurs racines, témoignent d'un temps qui passe inexorablement. L'école primaire, sise à l'intérieur du bois, a permis à nombre d'enfants de prendre contact avec ces « zombies » venus de la planète art et leur curiosité sera quelque peu assouvie à travers le dialogue des signes et des images, à défaut d'une langue orale commune. Ces instants fugaces n'ont pas échappé à l'œil et à la caméra du réalisateur Abdennour Zahzah - auteur de Sous le soleil, le plomb - accompagnant toute l'équipe. L'olivier, symbole de la résistance au temps et son enracinement dans le sol se reflète également dans l'endurance et la ténacité de l'imprimerie Mauguin, présente à Blida depuis plus de 150 ans et qui continue d'œuvrer sur cette terre, offrant à la fois un travail tout aussi artistique qu'artisanal puisque ses ateliers sont ouverts l'après-midi à l'équipe qui opère un travail en relation avec la typographie. Une ambiance de travail règne, rythmée par l'animation des « Causeries blidéennes » et qui fera dire à Denis Martinez qu'il était « très heureux de retrouver une ville se nourrissant - aussi - de culture ».