Le projet de premier barrage de la wilaya, et le premier dédié à l'agriculture en Algérie, devait voir ses travaux de réalisation démarrer début 2015, à 18 km à l'est de Témouchent, sur les contreforts des piémonts des Berkèches. Cette semaine, il vient de nouveau d'être enterré. C'était à la faveur de la réponse du ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique suite à une question d'un membre du Conseil de la nation. Et c'est exactement la même que celle donnée par Abdelmalek Sellal, en 2006, à une question posée par El Watan lors de sa visite de travail à Témouchent. Sellal, alors ministre de l'hydraulique, avait précisé que non seulement le coût du mètre cube d'eau dessalé est moins cher que l'eau des barrages et que, par ailleurs, si l'eau de mer est toujours disponible, celle des précipitations n'est pas toujours au rendez-vous pour remplir les barrages. Il a fallu attendre 2011 et la persistance de l'embellie financière, pour que le projet de barrage, dont une première étude avait été réalisée en 1981, revienne à l'actualité, non pas pour l'AEP mais au profit de l'hydraulique agricole dont le caractère stratégique est enfin reconnu pour une wilaya qui se nourrit du maraîchage d'autres régions et qui y coûte fort cher. En effet, Témouchent, wilaya à vocation essentiellement agricole, est la plus aride du nord-ouest du pays au point que les superficies en irrigué ne dépassent pas 6% de ses 181.000 ha de terre cultivable, soit environ 10 000 ha répartis sur une multitude de minuscules parcelles. Dans sa réponse, l'actuel détenteur du portefeuille ministériel, Karim Hasni, a, en effet estimé que la réalisation de stations de dessalement de l'eau de mer est l'unique solution pour satisfaire les besoins de l'AEP, omettant le fait que les ressources hydriques ne concernent pas que la satisfaction des besoins en AEP. Doit-on se contenter de la feuille de route récemment tracée par le ministère de l'Agriculture avec un objectif de 600 ha à l'horizon 2024 pour Témouchent, par le biais de la récupération des eaux usées après épuration ? Or ces eaux, en particulier celle du lagunage, ne peuvent servir qu'à l'arboriculture alors que les besoins à Témouchent concernent le maraîchage qui n'occupe qu'une portion congrue de la SAU. A cet égard, avec le barrage d'Oued Berkèche, il peut être irrigué 1000 ha d'un seul tenant, s'étalant en plaine juste en contrebas de l'édifice. Advertisements