Six terroristes ont été arrêtés par les services de sécurité, jeudi dernier, en plein centre-ville de Annaba, a-t-on appris de source sécuritaire. Celle-ci a ajouté qu'ils devaient rejoindre les maquis du GSPC situés entre Jijel et Collo avant d'être neutralisés. D'après nos interlocuteurs, cette arrestation, quelque peu unique en son genre du point de vue nombre (de ressortissants étrangers), a été possible grâce à des informations fournies par un citoyen sur « le comportement étrange et l'enrichissement rapide » d'un jeune chômeur de son quartier. Une fois arrêté, ce dernier a reconnu qu'il fait partie d'un réseau de soutien au GSPC pour lequel il a loué un appartement au nom d'un autre élément de soutien non connu par les services de sécurité et servant de refuge au groupe terroriste. Le suspect a, selon la même source, reconnu que le groupe lui a financé l'achat de deux véhicules. Ces derniers ont été utilisés surtout la nuit pour transporter les terroristes et leur faire acheminer leur ravitaillement. Rapidement, et après localisation du refuge, les services de sécurité ont donné l'assaut qui a permis l'arrestation de six Tunisiens fraîchement débarqués de leur pays par voie terrestre et se préparant à rejoindre le GSPC. Il s'agit, en fait, de nouvelles recrues venues renforcer les rangs des terroristes. Fait surprenant dans la mesure où la Tunisie, connue comme un pays policier qui a l'œil sur les activités intégristes, puisse être « non vigilante » sur une opération de recrutement aussi importante. Surtout que les six Tunisiens arrêtés, âgés entre 25 et 30 ans, viennent de villes différentes. Il est vrai qu'il s'agit de « Monsieur Tout-le-monde » qui passe tous les postes de police sans éveiller les soupçons, mais il est tout de même étonnant qu'une telle opération - de contact et de recrutement - sur le sol tunisien n'ait pas attiré l'attention des services de sécurité de Ben Ali, réputés au fait de tout ce qui se passe dans les milieux islamistes. Il faut reconnaître que les six terroristes n'auraient pu être enrôlés par le GSPC, si ce dernier n'avait pas tissé un réseau de logistique sur place en Tunisie et qu'il aurait permis de faire dans l'endoctrinement avant d'arriver au recrutement, le convoyage vers les maquis en passant par les refuges que seuls les initiés connaissent. Il est vrai que l'enrôlement des terroristes étrangers par des groupes algériens n'est pas nouveau. Les premiers groupes des GIA ont été renforcés par des Afghans arabes qui avaient fait connaissance du djihad algérien en Afghanistan et en Pakistan. Cependant, il n'y a jamais eu de convoyage de groupes vers les maquis algériens comme celui des six Tunisiens. A rappeler que quelques ressortissants arabes, souvent des émissaires, ont été abattus par les forces de sécurité.