La région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) devra créer « près de 100 millions de nouveaux postes d'emploi sur les 20 années prochaines pour pouvoir absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail et les chômeurs actuels ». C'est ce qu'indique le dernier rapport de la Banque mondiale publié hier. La région MENA, souligne le rapport, « connaît une phase d'expansion économique alimentée en grande partie par l'essor de ses recettes pétrolières ». Toutefois, cette croissance reste, estime l'institution financière, « insuffisante » pour lui permettre de faire face au problème des créations d'emplois et à l'énorme défi qu'il représente pour son développement. La croissance économique de la région s'est établie, d'après le rapport, en moyenne « à 5,6% contre 3,6% durant les années 1990 ». Un taux de croissance « exceptionnel », mais qui reste le fruit de facteurs externes (flambée des prix du pétrole et hausse ultérieure de la production pétrolière). Aussi, souligne Mustapha Nabil, économiste en chef de la BM pour la région MENA, cette croissance « ne change pas ses données économiques fondamentales ». Pour relever le défi des créations d'emplois, les pays de la région, souligne le rapport, devront se réaligner sur trois fronts : « Une plus grande ouverture de leur économie, le passage d'un modèle où le secteur public est prépondérant à celui d'économies tirées par le secteur privé, et la diversification de ces économies jusqu'ici dominées par le pétrole. » Les réformes structurelles sont pour la Banque mondiale « la clé des futures créations d'emplois dans la région MENA ».