Réunis à l'initiative du Centre international des affaires (CINAL), certains opérateurs du monde agricole et maritime ont échangé leurs points de vue sur les perspectives d'exportation hors hydrocarbures. Présidée conjointement par Mme Reche, représentant la région Languedoc-Roussillon et Houari Attar, directeur de la SDCIM, la rencontre a vu la participation de plusieurs producteurs de primeurs des régions d'Oran, de Mostaganem, de Relizane et de Tiaret, ainsi que des membres de l'association nationale des exportateurs algériens (ANEXAL). D'emblée, Houari Attar mettra l'accent sur la nécessité de se tourner vers les marchés extérieurs afin de sortir de l'engrenage de la mono exportation dans laquelle les hydrocarbures se taillent une part considérable. Il rappellera à l'assistance que, depuis 3 années, l'institution qu'il préside n'aura ménagé aucun effort pour aplanir les difficultés d'accès aux marchés extérieurs. Ces efforts viennent enfin d'aboutir, notamment par l'ouverture d'une liaison maritime régulière assurée par une compagnie espagnole, la Trasméditerranéa, qui, après avoir créé une première liaison maritime entre Ghazaouet et Alméria, vient d'ouvrir celle plus importante, car utilisant des ferries, entre Oran et Alicante. En attendant la prochaine ligne qui reliera Oran à un port du Sud-Ouest de la France, qui pourrait être Sète ou Port-Vendres. Intervenant à son tour, Mme Reche rappellera les longues péripéties qui finiront par convaincre des opérateurs français - jusque-là réticents vis-à-vis du marché algérien -, spécialisés en convoyage de marchandises, à venir découvrir les produits algériens. C'est ainsi que pas moins de 5 opérateurs du Languedoc-Roussillon se rendront à Oran, en septembre 2004, pour y rencontrer des partenaires locaux. Les échanges entre les deux parties finiront par déboucher sur un consensus autour de la nécessité pour ces opérateurs français de venir aider à l'organisation de la collecte des produits de la mer et de l'agriculture et de les introduire dans les circuits de commercialisation français. De cette initiative va naître, en février dernier, une société de droit algérien dénommée LATAL. Sa mission consiste à collationner, conditionner et transporter sous froid intégral tous les produits agricoles susceptibles de pénétrer le marché français. Un véritable pont logistique qui doit assurer une traçabilité et une qualité irréprochables à nos marchandises. Des conditions draconiennes devront être exigées des producteurs algériens afin que les produits de l'agriculture et de la pêche puissent accéder sans encombre jusqu'à la table de la ménagère de France et d'Europe. Vulgariser les procédures C'est pour vulgariser ces procédures que deux séminaires seront organisés à l'intention des opérateurs oranais et languedociens. Le premier devrait se tenir au mois de juillet prochain à Montpellier. Le second est programmé pour le mois de septembre au niveau d'Oran ou de Mostaganem. Ces deux rencontres, même si elles paraîtront tardives pour plusieurs producteurs - fortement intéressés par l'exportation de leurs produits mais qui butent sur nombres de contraintes - devraient aplanir les difficultés et mettre en relation les opérateurs, notamment par la mise en contact avec les circuits de distribution que le partenaire français maîtrise totalement. Un passage obligé car, comme le soulignera M'hamed Alaoui, - le seul opérateur à avoir réussi une percée sur ces marchés et dont l'expérience aura fait l'unanimité au cours de la réunion - il ne faut produire que si l'on a déjà vendu. Une recommandation que confortera Mme Reche, notamment à l'intention de M. Sraièch, maraîcher à Misserghine dont les tomates sont disponibles mais qui semblait se débattre pour trouver preneur sur les marchés français. Ce qui fera dire à un agronome que sa tomate arrive trop tard pour le marché européen et qu'il serait plus avisé de l'écouler sur le marché local où elle demeure très concurrentielle. Par ailleurs, les procédures administratives semblent faire peur aux candidats à l'exportation. Tout en soulignant l'aspect incontournable des procédures sanitaires et douanières sans lesquelles il serait illusoire de s'engager dans ce créneau, un intervenant fera remarquer que l'éloignement des structures administratives au niveau d'Oran fera que les formalités prendront plus de temps qu'à Ghazaouet. Ce qui fera rebondir plusieurs intervenants, dont M. Allel, membre de l'ANEXAL, qui dira son étonnement face à l'inexistence du fameux guichet unique qui devrait regrouper tous les intervenants dans le processus d'exportation. Pour les nombreux candidats à l'exportation, il est nettement apparu l'évidence que cette opération devrait nécessairement être confiée à des opérateurs spécialisés. Qui ne peuvent pas être les agriculteurs, comme le soulignera avec force ce producteur d'artichauts de Ouarizane. En effet, nombreux seront les participants qui diront leur ignorance des procédures administratives et leur totale méconnaissance des circuits commerciaux. C'est ainsi qu'un opérateur fera part de sa toute récente tentative de proposer un échantillon de tomates à des mandataires structurant au niveau de Rungis. Une opération isolée et sans aucun appui de quelque institution publique. Une lacune que le prochain séminaire de Montpellier devra combler.