De nombreux films algériens, anciens et nouveaux iront représenter les produits locaux en matière de cinéma au 13ème festival du cinéma méditerranéen ouvert le 15 janvier dernier et qui se poursuivra jusqu'au 31 dans la région du Languedoc-Roussillon en France. Ce rendez-vous cinématographique fait partie des nombreuses manifestations du genre qui tentent dans l'Hexagone à travers des œuvres filmiques de rapprocher des points de vue, de créer des liens entre les peuples. La cérémonie inaugurale a été célébrée par la projection de "Arezki l'Indigène " de Djamel Bendeddouche, un cinéaste qui a passé plus de 20 ans a rêvasser pour le faire. Le film était enfin sorti en 2007 avec la contribution de "Alger capitale de la culture arabe", grandiose manifestation qui a aidé à la réalisation de pas moins d'une dizaine de longs métrages. "Arezki l'Indigène " n'est ni plus ni moins qu'un portrait d'un bandit d'honneur résolument libre et méprisant des lois coloniales. Le film est savoureux par ses images pittoresques mais il est peu réel tant la démarche du réalisateur est truffée de caricatures. D'autres longs métrages seront également à l'affiche à l'image du tout frais " Harragas " de Merzak Allouache dont on a pas entendu parler depuis le Palmier d'Or à la 30e édition de la Mostra de Valence (Espagne) consacrée au cinéma méditerranéen. Le film a fait d'autres festivals, mais sans plus. Le réalisateur du mémorable " Omar Guatlatou " avait empoché à la faveur d'une réception, un chèque de 40.000 euros dont est doté ce trophée. " Harragas " ou les brûleurs était en compétition aux côtés de plus de 12 films de 13 pays méditerranéens. Le film raconte l'odyssée de la traversée clandestine de la Méditerranée d'un groupe de jeunes à bord d'une pastera petite embarcation avec l'espoir d'atteindre les côtes espagnoles, à partir d'une vision collective et austère proche du documentaire. "J'ai voulu parler d'un phénomène général, un drame qui touche beaucoup les jeunes des pays du Maghreb et de l'Afrique subsaharienne. Je ne parle pas des motivations de la traversée mais de la traversée elle-même", avait-il souligné lors d'une conférence de presse, en présence des protagonistes de son film. En plus de ces projections, il est prévu un hommage à Kateb Yacine dont on a fêté récemment le 20ème anniversaire de sa mort. Pour cela il est prévu deux anciens courts métrages intitulés savoir " Mémoire contre l'oubli " de Hadj Fitas et " La troisième vie de Kateb " de Brahim Hadj Slimane. Le premier est un poignant témoignage de la dernière sortie officielle de Kateb Yacine filmée par Hadj Fitas en 1989 à la Cinémathèque d'Oran où il était l'invité d'honneur du Festival international du court métrage quelques mois avant sa disparition, alors que le deuxième a été tourné dans le cadre des dernières rencontres cinématographiques de Béjaïa. Un autre film court, " Goulili ", de Sabrina Draoui, récompensé par l'Ahaggar d'or à la dernière édition du Festival international du film arabe d'Oran, sera aussi présenté à cette occasion. A travers "Goulili " la jeune cinéaste qui a étonné plus d'un lors du festival de Taghit a tenté de comprendre les rapports des femmes aux choses avec un soupçon d'érotisme et de tendresse. Il faudrait absolument suivre la carrière de cette jeune ancienne photographe dont le talent est avéré. Des créations des ateliers de l'association culturelle oranaise "Santé Sidi El-Houari" seront également projetées au cours de cette manifestation, ainsi qu'une table ronde autour du court métrage algérien. Ce Festival qui compte parmi ses invités d'honneur le cinéaste anticolonialiste, René Vautier, sera mis à profit pour la tenue d'un colloque sur la thématique "Mixité culturelle" pour "échanger et prospecter les nouvelles perspectives de la prévention et la lutte contre la discrimination". Pour rappel, le 7e Art algérien sera encore à l'honneur à l'occasion de la quatrième édition du Panorama du cinéma algérien, prévue du 27 janvier au 4 février prochains à Nîmes (France) par l'association "France-El Djazaïr" en partenariat avec le Centre culturel algérien (CCA) de Paris. Un rendez- vous cinématographique certes, mais aussi politique, du fait que son contenu favorise la promotion d'œuvres qui ont un lien direct avec la Révolution algérienne, voire le refus du colonialisme. Pas moins de 23 films entre fiction, documentaires, classiques et nouvelles créations cinématographiques figurent sur la liste de ce rendez-vous qui concède une bonne partie au cinéma révolutionnaire. C'est ainsi que les évènements sanglants du 08 mai 45 seront revisités avec notamment, la projection du film " Le 8 Mai 1945 et la lutte de Libération nationale ", " Les victimes des essais nucléaires français au Sahara " et " Le patrimoine architectural d'Alger ".