La Coordination des archs de Tizi Ouzou, qui mène le dialogue avec le chef du gouvernement pour la mise en œuvre de la plateforme d'El Kseur, a organisé hier après-midi, au stade Oukil Ramdane, un gala artistique précédé d'une prise de parole des délégués et du père de Guermah Massinissa. Plusieurs centaines de personnes ont pris place dans les tribunes, alors que des dizaines d'autres se sont massées devant la scène recouverte d'un immense tissu noir. Des portraits géants de Matoub Lounès sont accrochés dans l'enceinte du stade. Une vingtaine de chanteurs de genres différents (traditionnel, rap, moderne, non-stop) étaient au programme. L'impatience de l'assistance, la plupart des jeunes, est exprimée par des sifflets discontinus. Khaled Guermah attendu pour évoquer sa rencontre avec Ouyahia qui a suscité d'intenses commentaires contradictoires dans la région de Tizi Ouzou a déclaré : « Nous célébrons dans l'amertume et dans la joie tous les martyrs du printemps noir et de la démocratie. Tous ensemble, dans l'union, nous pourrons réussir à arracher la plateforme d'El Kseur. » De son côté, le représentant de la présidence tournante de la CADC, Mouloud Boumekla, en prenant la parole, a affirmé : « Ce 25e anniversaire du printemps berbère est différent des autres. Cette année, il coïncide avec la mise en œuvre de la plateforme d'El Kseur et il revêt un cachet particulier. Nous sommes arrivés à une étape décisive. La Kabylie a trop versé de sang et de larmes et nous estimons que c'est le bon moment pour répondre à l'appel au dialogue lancé par le gouvernement. » Aux délégués antidialoguistes, l'orateur répondra qu'il est nécessaire d'aller au dialogue, car la population de la région est fatiguée. Il explique cette option des archs à une assistance qui ne cesse de manifester son impatience de voir les chanteurs monter sur scène. Belaïd Abrika a semblé comprendre cette attente. Il fera une brève intervention et cédera la place au groupe Tagraoula. Le gala devait se terminer tard dans la soirée, bouclant une longue journée d'activités. Pour rappel, les archs ont baptisé dans la matinée deux places dans la ville de Tizi Ouzou : l'une au nom de Matoub Lounès (le carrefour de la gare routière) et l'autre au nom des victimes du printemps noir (place de l'ex-brigade de Gendarmerie nationale).