Après trente-neuf mois de détention préventive, l'ex-wali d'Oran, Bachir Frik, a comparu hier devant le tribunal criminel près la cour d'Alger, avec quatre autres accusés, pour dilapidation de deniers publics. La présidente, Mme Benyoucef, a ordonné la lecture de l'arrêt de renvoi, « gros » de 350 pages, ayant duré toute la journée et nécessité deux suspensions d'audience. Ce procès, premier du genre, a été déjà renvoyé une première fois afin de permettre l'élaboration d'une expertise relative à l'évaluation du préjudice causé à la collectivité locale, estimé à 230 millions de dinars. Dans cette affaire, l'épouse de l'ex-wali a été innocentée par la chambre d'accusation de la « complicité » dans l'acquisition de deux locaux commerciaux pour laquelle elle a été citée par la police judiciaire et le juge d'instruction. Seul Bachir Frik, sur lequel reposait en début de l'affaire 17 chefs d'inculpation, réduits à 5, puis à un seul, par la chambre d'accusation près la Cour suprême, devait assumer la responsabilité de la décision d'affecter les deux biens à son épouse (achetés à un prix symbolique auprès de l'OPGI). Les quatre autres accusés - Tayeb Laoufi, directeur général de l'agence foncière (détenu), Hassen Baâlas, directeur des Domaines (en liberté provisoire), Chaâbane Makhloufi, directeur de l'OPGI, et Bouarfa, médecin - ont tous comparu pour complicité à la dilapidation de deniers publics. Il s'agit en fait de détournements dans la gestion du parc immobilier et commercial, du foncier agricole, des poches urbaines et de passation de marchés. La journée d'hier a été consacrée à la lecture de l'arrêt de renvoi. Ce qui a retardé l'audition des accusés. Le procès se poursuivra aujourd'hui et le verdict risque de tomber très tard dans la mesure où il est question de l'audition d'au moins huit témoins et de la plaidoirie d'une quinzaine d'avocats.