“Bachir Frik, ancien wali d'Oran, renvoyé devant le tribunal criminel de la cour d'Alger pour “dilapidation de biens publics” par un arrêt de la Chambre d'accusation de la Cour suprême du 15.12.2002, devait être jugé au cours du premier trimestre 2003. L'affaire n'a été fixée que 16 mois après l'arrêt de renvoi. À l'audience du 4.4.2003, le tribunal a décidé de renvoyer l'affaire au 20 du même mois (élection présidentielle oblige). À l'audience du 20 avril, contre toute attente de la défense et avant tout débat au fond, le tribunal a ordonné une expertise pour “déterminer le montant des biens qui auraient été dilapidés”. Pourtant, le montant a été déterminé par la Chambre d'accusation sur la base de documents administratifs. L'affaire a été renvoyée, Bachir Frik maintenu en détention et un délai de 45 jours a été accordé à l'expert pour déposer son rapport (c'est-à-dire avant le 5 juin dernier). L'audience devait être fixée pour le mois de juin. Mais rien de tout ça. Bachir Frik a passé en “détention provisoire” plus de la moitié de la peine maximale prévue par la loi. La désignation d'un expert pour refaire le travail de la Chambre d'accusation est une preuve irréfutable de l'absence de preuves. Bachir Frik, de sa cellule, ne demande qu'un droit élémentaire : celui d'être jugé publiquement. En attendant, on a décidé de le laisser en prison pour des considérations extrajudiciaires”. Alger, le 4.7.2004 Mokrane Aït Larbi Avocat de Bachir Frik