Le compte à rebours a commencé pour l'Endimed, l'entreprise nationale de distribution détail des médicaments. Cette Spa issue de la restructuration du secteur pharmaceutique ex-Enapharm-Encopharm-Enopharm et relevant du portefeuille de la Société de gestion des participations de l'Etat Chimie-Pharmacie (SGP GEPHAC), a mis la semaine dernière un lot composé de 54 agences pharmaceutiques de la région est en vente. L'Endimed, qui a déjà concrétisé la cession de 132 officines en 1998 au profit de pharmaciens diplômés, est appelée à terme, une fois les opérations de régularisation juridique des titres de propriété achevées, à transférer l'ensemble de son réseau fait de 1034 agences à de jeunes pharmaciens diplômés. Un processus qui à terme, de l'avis même de son président-directeur général Saïd Si-Ammour, verra l'extinction de l'entreprise, créée le 24 septembre 1997. Le processus a buté néanmoins sur des couacs liés à des problèmes de régularisation juridique de la gestion de ce patrimoine. En effet, l'ensemble du patrimoine des ex-Pharms est détenu en jouissance. L'Endimed s'attelle depuis sa création, soutient son PDG, à transférer et à obtenir les titres de propriété de la part des Domaines. Dans un premier temps, ce processus de privatisation touchera environ 500 pharmacies et s'étalera jusqu'à fin 2006 ou début du premier semestre 2007. En fin de programme, Il restera à l'Endimed les pharmacies situées à l'intérieur des enceintes hospitalières, au nombre de 80 environ, et qui seront versées à la CNAS éventuellement. En outre, une soixantaine d'officines ont déjà été transférées à la même caisse dans le cadre de la création des pharmacies de solidarité. L'Endimed sait pourtant faire des bénéfices puisque, après deux exercices déficitaires en 1999 et 2000 dus à un héritage « difficile » des ex-Pharms, selon Si-Ammour (stocks difficiles à écouler et transfert de sureffectif), les nouvelles procédures de gestion mises en place par une politique des salaires et la diversification des sources d'approvisionnement ainsi que le développement du contrôle interne ont fait renouer l'entreprise avec les bénéfices (2001, 2002, 2003 et 2004). Mais avec la volonté de l'Etat de se désengager de la distribution du médicament, cette entreprise, qui a fait un chiffre d'affaires de l'ordre de 8,93 milliards de dinars en 2004 et qui couvre 15% à 20% du marché national de distribution, est appelée à céder ces officines au privé en dépit d'un « service social » qu'elle compte garder pour le moment. En passant des conventions avec des caisses de sécurité sociale (CNAS, CASNOS, CAMPS) pour délivrer à crédit les médicaments aux assurés sociaux, les ayants droit, les malades chroniques et les démunis sociaux ainsi que le maintien en activité de plus de 300 officines déficitaires situées dans les localités enclavées où le secteur privé n'est pas encore présent, l'Endimed n'a fait que traduire les engagements de l'Etat dans sa fonction sociale. Donner la priorité à la distribution des produits génériques et à la promotion des produits fabriqués localement est, de l'avis de Si-Ammour, un moyen visant à réduire le poids de la facture des médicaments issus de l'importation, qui avoisinerait, selon lui, les 900 millions de dollars. Sur un parc national de quelque 5813 officines, le marché du médicament en vente en officine tourne autour de 60 milliards de dinars. Convention de financement avec le CPA A la fin du processus de privatisation, en accord avec les pouvoirs publics, l'Endimed pourrait éventuellement aller vers le secteur de la production de médicaments, de l'avis de son premier responsable. Mais ce qui est certain, c'est le désengagement total de l'Etat de la distribution du médicament du détail. Ce qui met les 2500 agents que compte l'Endimed dans une situation des plus incertaines. L'endimed, pour ce faire, a favorisé par un système de notation la reprise de ses travailleurs par les futurs acquéreurs, et ce, en mettant l'accent plus sur la reprise des travailleurs que sur les offres financières. Et afin de pallier le peu d'engouement pour la reprise de ces pharmacies, le Crédit populaire algérien (CPA) accompagne l'Endimed dans ce processus de privatisation par des financements plafonnés à 50 millions de dinars et à des taux d'intérêt de 5,5%. Parcours M. Saïd Si-Ammour, 57 ans, marié trois enfants P-DG de l'Endimed depuis sa création en 1997. Economiste de formation. Passage au ministère de la Planification. Gérant à Gentex (entreprise de fabrication de couches-culottes) DG adjoint pendant 6 mois à l'ENAPHARM.