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Cession du patrimoine de l'EN-DIMED
Le casse-tête des officines rurales
Publié dans El Watan le 29 - 10 - 2007

Dix ans après la création de l'EN-DIMED, le 24 septembre 1997, sur les décombres des ex-Pharms (Encopharm, Enapharm, Enopharm), le long processus de liquidation du patrimoine de cette SPA de distribution détail de médicaments est, force est de constater, loin de répondre aux objectifs escomptés.
En effet, passée l'euphorie de la première phase de délestage des officines « urbaines », situées au niveau des artères principales des grandes agglomérations du pays, lesquelles ont suscité des convoitises de tous bords, la cession des pharmacies « rurales » traîne, en revanche, le pas. La direction générale de l'EN-DIMED vient d'ailleurs, à ce titre, de mettre en vente un nouveau lot de 248 officines pharmaceutiques implantées dans 36 wilayas, notamment Constantine, El Oued, Tiaret, Tindouf, Souk Ahras, Relizane, Oran et Ouargla. Un lot qui risque, laisse- t-on entendre, de susciter peu d'engouement auprès des professionnels du secteur, tant il est vrai que ces structures sont situées dans des régions enclavées, et donc moins rentables comparativement à celles localisées en milieu urbain, particulièrement au niveau des chefs-lieux de wilaya. A Constantine, une seule officine, située dans la commune de Messaoud Boudjriou, est incluse dans ce nouveau lot des pharmacies proposées à la vente par l'EN-DIMED. Sur un total de 17 officines, il en restera encore 4 autres à vendre au niveau de la wilaya. Elles sont respectivement situées dans les communes de Hamma Bouziane, Didouche Mourad, Ibn Ziad et Zighoud Youcef. Cette dernière avait pourtant trouvé preneur lors de la précédente opération de cession, mais son acquéreur se serait finalement rétracté. Dans les milieux proches de la profession, on laisse entendre que même si les responsables de l'EN-DIMED claironnent que la cession de ces officines est profitable aux jeunes pharmaciens fraîchement diplômés, à la faveur d'un montage financier supporté en majorité par les banques, le CPA particulièrement, le succès de cette opération reste néanmoins très limité dans la mesure où les jeunes pharmaciens craignent généralement de s'encombrer d'un prêt bancaire sans être en mesure de le rembourser dans l'immédiat. Cela, parce que les officines qu'on leur propose ne sont pas potentiellement lucratives, surtout quand celles-ci se trouvent dans des contrées isolées. En effet, nonobstant le crédit bancaire accordé par le Crédit populaire algérien (CPA), lequel accompagne l'EN-DIMED dans le processus de privatisation de son patrimoine, les éventuels acquéreurs des officines situées dans les zones rurales restent peu motivés à cause de l'écueil de l'éloignement qui se répercute sur la rentabilité. Partant, même si les jeunes diplômés en pharmacie, intéressés par l'opération de cession des officines, peuvent obtenir, le cas échéant, des prêts pouvant atteindre 50 millions de dinars avec des taux d'intérêt de 5,5%, ils ne se bousculent pas au portillon de l'EN-DIMED pour reprendre ses officines dont le prix de revient risque fort de ne pas être amorti dans des petits bourgs de quelques centaines d'habitants parfois. Cela étant, lorsque l'Etat gérait les trois ex-Pharms, en prônant dans les années 1970 et 1980 une politique de socialisation en matière de disponibilité du médicament, il a procédé, à cet effet, à l'essaimage d'officines pharmaceutiques versées dans « l'action sociale » à travers tout le territoire national. Partant, de nombreuses pharmacies fonctionnèrent à perte, et ce, en plus du problème du foncier, sachant que l'ensemble du patrimoine des ex-Pharms est détenu en jouissance. Une situation que les responsables de l'EN-DIMED tentent de régulariser avec les Domaines, mais qui fait, en attendant, renoncer certains jeunes pharmaciens à franchir le pas à cause de l'absence du titre de propriété. Pour rappel, antérieurement à la cession de son patrimoine, l'EN-DIMED disposait d'un réseau d'agences pharmaceutiques représentant 19% du réseau national, soit 1035 pharmacies pour un parc national de 5813. Relevant du portefeuille de la société de gestion des participations de l'Etat « Chimie Pharmacie » GEPHAC, l'entreprise nationale de distribution détail des médicaments couvrait 15% à 20% du marché national de distribution et comptait un effectif total de 2169 agents.

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