Les éléments de l'Office national de la répression et du banditisme (ONRB) viennent de mettre fin aux agissements de trafiquants du foncier spécialisés dans la vente illégale des terres agricoles. Le chef du réseau n'est autre que le deuxième vice-président de l'assemblée sortante. C'est du moins ce qu'a déclaré le P/APC de Birkhadem. D'après ses propres déclarations, cette affaire a commencé au lieudit Zonca où l'APC envisage de réaliser une salle omnisports. L'élu local a précisé cependant que les travaux de réalisation seront lancés juste après l'élaboration de l'avis techniques par les services de Sonelgaz. « Nous avons constaté qu'une partie du terrain affecté à cette réalisation est occupée par un particulier détenteur d'une fausse décision d'attribution. Comme il a entamé la construction d'une habitation, nous étions dans l'obligeance de le délocaliser tout en lui recommandant de déposer plainte auprès des services concernés », a expliqué le P/APC. Avec cet événement, le dossier du foncier refait surface à Birkhadem. Mais cette fois-ci, la situation est alarmante à tel point que les services compétents ne peuvent plus rester passifs face à de telles transgressions qui portent préjudice non seulement à la commune mais aussi à la capitale dans son ensemble. « Si on ne met pas un terme à cette dilapidation effrénée des terres, la réalisation des équipements collectifs nécessaires à la commune et à la wilaya d'Alger sera impossible », a estimé le P/APC. Vocation détournée On a déjà appris que 60% des terres agricoles ont été détournés de leur vocation initiale. Par la suite, ces espaces ont été lotis afin de permettre aux acquéreurs de réaliser illicitement des constructions individuelles. Les 40% restants font l'objet de vives convoitises. Pour preuve, plus de 500 décisions d'affectation ont été attribuées illégalement moyennant des sommes allant de 70 millions à 200 millions de centimes. Ainsi, en tenant compte de l'ampleur de ces détournements, la commune de Birkhadem risque d'être dans un avenir proche démunie du moindre espace. En conséquence, les équipements les plus nécessaires y feront défaut. Le combat mené par le P/APC a, doit-on le mentionner, favorisé pour une large part l'intervention des services de la DGSN. « Ce n'est pas parce que je suis natif de Birkhadem que j'ai mené une telle action. A vrai dire, j'ai constaté un manque flagrant en matière d'équipements collectifs. Alors, pourquoi accepterions-nous de se taire et de laisser ces espaces à la disposition de personnes oisives pour priver les 65 000 habitants des équipements les plus nécessaires ? », a déclaré le P/APC en s'interrogeant. Tout au début, les informations mises à la disposition des éléments de l'ONRB ont été insuffisantes pour mettre fin aux agissements des malfaiteurs. Mais le mars dernier, soit après quatre mois d'investigations, les enquêteurs ont pu réunir tous les indices. Les déclarations des personnes lésées par les aigrefins ainsi que les informations recueillies auprès des habitants ont été d'une utilité précieuse pour les investigateurs. Ceux-ci sont parvenus à remonter la filière des trafiquants spécialisés dans les transactions illégales des lots de terrain relevant des propriétés agricoles de Birkhadem. L'enquête a été soldée par l'arrestation de l'ex-deuxième vice-président qui a été présenté au procureur près le tribunal de Bir Mourad Raïs. Une perquisition au domicile du prévenu a été ordonnée. Les enquêteurs ont alors découvert 150 décisions d'attribution et de régularisation ainsi que des attestations de permis de construire antidatés. Ces faux documents concernent les terrains situés à Zonca, Essalem 1, 2 et 3 et à El Istiqlal. « Des cachets humides ainsi que de faux plans ont été découverts au domicile du prévenu », a rapporté un élu. Cette arrestation a permis aux enquêteurs d'appréhender d'autres éléments du même réseau, dont un entrepreneur considéré comme le bras droit du principal instigateur. Les autres acolytes ont été identifiés après que l'acquéreur du terrain situé à Zonca eut cité leurs noms. « Ces vendeurs ont sollicité des agences immobilières, sises à Baba Hacène et à Oued Romane », précise-t-on à l'APC. Résultat probant. Les deux principaux instigateurs ont été placés sous mandat de dépôt. Deux autres membres ont été placés sous contrôle judiciaire et six autres sont mis en liberté provisoire. L'autre volet de l'affaire sera éclairé par une enquête globale portant sur les EAC de Birkhadem. Celle-ci confirmera ou infirmera l'établissement des désistements douteux qui seraient remis par les exploitants agricoles au profit des trafiquants du foncier. Présentement, le dossier est jugé accablant. Il serait, selon certaines sources, transféré à la suite d'une commission rogatoire, au tribunal Abane Ramdane. Selon la même source, cette mesure permettra la continuité de la procédure engagée tout en appréciant la culpabilité d'autres personnes qui seraient impliquées dans le détournement des terres agricoles relevant de la commune de Birkhadem.