Le porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a annoncé avant-hier, lors de son passage au forum hebdomadaire de la Chaîne II de la Radio nationale, que l'intégration du prochain gouvernement - dont le remaniement est imminent, soutient-on - par son parti n'est pas à l'ordre du jour. A ses yeux, le problème ne se pose pas en termes de celui qui intégrera l'Exécutif, mais ce que fera ce gouvernement. Mme Hanoune préfère rester à l'avant-garde tant qu'il s'agit, a-t-elle argumenté, « des orientations économiques que le Président dit nous être imposées » qui seront appliquées. Fidèle à sa position se résumant à son hostilité à toute réforme économique, Mme Hanoune avertit que si l'Etat n'engage pas une « véritable stratégie économique », le chaos pour le pays n'est pas à écarter. Elle a mis l'accent sur le danger de « la tribalisation » qui est en train, à ses yeux, d'enlever le rôle de régulateur à l'Etat. Tout en estimant que les réformes économiques ne sont pas irréversibles, Mme Hanoune suggère un débat national entre Algériens. La première responsable du PT considère, par ailleurs, l'organisation des élections partielles en Kabylie « d'une extrême gravité car cela constitue un danger pour l'unité nationale ». Elle suggère toutefois comme solution la dissolution de toutes les Assemblées du fait, a-t-elle argumenté, du taux d'abstention qui avoisinait les 54%. « C'est à l'Etat de nous régler les problèmes et non aux archs », a-t-elle martelé, sans omettre de critiquer une nouvelle fois ce mouvement dont la naissance est liée, a-t-elle estimé, à « une provocation organisée par des centres occultes contre l'ensemble du pays ». Tout comme l'acceptation de la sixième incidence (la révocation des indus élus) par les pouvoirs publics que Mme Hanoune lie à la venue d'un représentant américain en Algérie. La porte-parole du PT s'interroge : « Comment une plateforme pour des questions nationales s'applique-t-elle pour une seule région ? » Elle dénie le droit aux archs d'exister du fait que « cette organisation touche au multipartisme et à la démocratie ». « Les archs doivent, selon elle, créer un parti politique et un projet de société s'ils veulent exister », a-t-elle dit. L'amnistie ? Pour Mme Louisa Hanoune, l'amnistie et la réconciliation nationale sont les bienvenues à condition que la nation algérienne reste une et indivisible et pas d'imposition de choix économiques. Pour Mme Hanoune, « la paix doit avoir un contenu politique, social et économique ». Elle a annoncé enfin que son parti a recueilli plus de 100 000 signatures grâce à « la campagne de signatures » initiée contre la loi sur les hydrocarbures et les privatisations.