Ayant connu une situation particulière, jalonnée par le désordre et un laisser-aller flagrant, le transport urbain connaîtra prochainement une réorganisation. Une entité de régulation du transport au niveau de la ville d'Alger sera créée prochainement dans cette optique. C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, lors d'une conférence de presse tenue en marge des travaux de la journée d'étude sur le développement et la modernisation du chemin de fer algérien, organisée à l'hôtel El Aurassi. Conçue, semble-t-il, sur le modèle français (RATP), cette nouvelle entité prendra en charge, selon le ministre, l'organisation du transport dans la wilaya d'Alger. « S'il y a des résultats satisfaisants, nous allons l'élargir à d'autres régions du pays », a affirmé Mohamed Maghlaoui. Mais avant la mise en œuvre du projet, le ministre évoque les opérations de réhabilitation et l'acquisition des équipements devant le précéder. Il s'agit, selon lui, de la mise à niveau du secteur du transport. D'importantes réalisations seront mises de la partie afin d'en finir avec le problème du transport dans la capitale. « Avec la réhabilitation de l'ETUSA, la réception du métro d'Alger, la réalisation du tramway et le train de banlieue ainsi que la réhabilitation et la mise en marche des téléphériques, le problème du transport à Alger sera résolu », a-t-il souligné. L'organisme de régulation du transport interviendra par la suite, a-t-il précisé, pour mettre de l'ordre dans le secteur, en particulier dans le but de trouver les modalités d'unifier les tarifs de transport pour tous les moyens précités. « Le but, c'est d'alléger la souffrance du citoyen. On va tenter de trouver un mode de payement pour les différents modes de transport », a-t-il indiqué. Pour lui, le problème de transport dans la capitale est « cerné » et les moyens financiers pour la mise en œuvre du programme tracé sont disponibles. Le secteur, soulignons-le, a eu une part importante du programme complémentaire de soutien à la relance économique. 700 milliards de dinars, telle est l'enveloppe allouée au développement du secteur. Un ambitieux programme de développement du chemin de fer et de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) a été tracé dans le cadre du plan de relance économique II. Sur les 700 milliards de dinars accordés au secteur des transports, une enveloppe de 500 milliards de dinars est consacrée au domaine ferroviaire. Les pouvoirs publics ont enfin pris conscience de l'importance de ce secteur dans le développement économique. « Le chemin de fer devra reprendre sa véritable place de locomotive du développement », a lancé Mohamed Maghlaoui dans son allocution prononcée à l'ouverture des travaux de ladite journée d'étude. Tout en rappelant les chantiers réalisés dans le cadre du PSRE dans le domaine, le ministre a révélé les contours du programme tracé pour la période 2005-2009-2012. Ce dernier est axé essentiellement sur le développement et l'acquisition des infrastructures nécessaires afin de pallier les insuffisances enregistrées ces dernières décennies. Réalisation de nouvelles lignes ferroviaires (2020 km), modernisation et électrification de la rocade ferroviaire (Annaba-Alger-Oran jusqu'à la frontière marocaine), le dédoublement de certaines voies, l'extension du réseau et l'acquisition d'équipements pour la SNTF. La réalisation de ce programme nécessite, selon le ministre, la coopération des entreprises nationales et étrangères qui vont travailler avec la SNTF. Les avis d'appels d'offres pour les opérateurs qui veulent soumissionner pour l'un des marchés proposés seront lancés à partir du mois prochain. Cependant, le ministre a insisté sur le respect des délais de réalisation et la qualité du travail. A-t-on les moyens de contrôle nécessaires pour accompagner et veiller au respect des normes et des délais de réalisation ? L'enveloppe allouée au domaine est-elle suffisante pour son développement ? Mohamed Maghlaoui dira que cette partie budgétaire (500 milliards) nécessite inévitablement le recours à d'autres ressources, en particulier les crédits concessionnels. Les besoins financiers de ce programme sont de 450 à 550 milliards de dinars.