La dernière rencontre organisée à Annaba par la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance sur le financement des logements sociaux participatifs (LSP) a fait sortir de sa coquille le Groupe des entreprises publiques de la construction (GEPCO). La création de ce groupe est le résultat de la nouvelle restructuration des entreprises publiques du bâtiment décidée en août 2004 par le Conseil de la participation de l'Etat.En décidant de regrouper l'ensemble de ces entreprises dans 4 groupes - 2 au centre, 1 à l'ouest et 1 à l'est -, l'objectif de l'Etat est de se donner une arme supplémentaire pour se mettre au diapason de la concurrence internationale. Cette dernière est déjà présente en Algérie avec un nombre important de sociétés, dont les deux plus importantes viennent de la république de Chine. Avec la décision du président de la République de lancer, à partir de 2005, la réalisation d'un million de logements dans le cadre d'un programme quinquennal, ce nombre est appelé à doubler dans les prochains mois. La création de quatre GEPCO confirme que les temps ont changé dans les grosses entreprises publiques algériennes du bâtiment. Telle est l'impression qui s'est dégagée des propos tenus par M. Saïb Youcef, PDG de GEPCO-Est. Installé à Annaba, ce PDG ne fait pas dans l'emphase. Il traduit le sentiment de la volonté de tous ses proches collaborateurs de relancer au mieux les activités de son groupe composé de 22 entreprises et 6 filiales de différentes régions de l'est et du sud du pays, dont Hassi Messaoud et Ouargla. Croulant hier sous un endettement écrasant, ces entreprises ont été remises en marche à compter de janvier 2005. Remise Leurs 7500 travailleurs ont été rappelés et sensibilisés sur la nécessité de multiplier les efforts. Ils devraient être 19 000 à l'horizon 2009 à l'échelle régionale qui s'étend jusqu'aux régions du sud-est du pays. « Des membres de la Fédération des travailleurs du bâtiment sont venus nous voir. Nous leur avons expliqué sans avoir à édulcorer ou à saupoudrer nos propos que le temps n'est plus aux discussions et au social, mais au travail et à la conquête du marché national. Respect des engagements Ils ont été convaincus de notre volonté à redresser la barre et à faire de notre groupe un facteur de relance économique, de création de richesses et d'emplois », a affirmé M. Saïb Youcef. Face aux concurrents étrangers, GEPCO, note son patron, « possède tout ce qu'il faut, la compétence et de longues années de relations de travail avec nos clients traditionnels. Ce ne sont pas des titres de compétence de complaisance, mais d'un réel savoir-faire en matière de construction ». Les 22 entreprises du groupe ont entamé l'année 2005 sous de meilleurs auspices. C'est du moins ce qu'attestent leurs cahiers des charges bien remplis. « Soumis aux manipulations, le marché de la construction est ébranlé par des pseudos entrepreneurs. Nous estimons que la démarche portant sur la constitution des quatre groupes appliquée par le CPE a les vertus d'une thérapie collective. C'est ce qui nous a permis de décrocher un programme de réalisation de 1500 logements dans la wilaya de Boumerdès. Quelles que soient les contraintes et difficultés auxquelles nos entreprises sont confrontées, comme l'indisponibilité des agrégats et du sable, nous serons au rendez-vous fixé pour leur achèvement. Pour ce faire, nous n'avons pas hésité à approvisionner nos chantiers à partir de régions lointaines. Il s'agit d'une plus-value certes, mais le respect de nos engagements est plus important », a indiqué M. Saïb. A cette nouvelle psychologie d'évaluation se greffent d'autres projets : l'investissement, la réorganisation des méthodes de gestion des entreprises et la création d'une banque de métiers à l'échelle du groupe. Après avoir passé au crible ses 7500 travailleurs, le groupe a recensé sur ses listings des centaines de compétences marginalisées ou sous-exploitées. En laissant les cadres dirigeants faire leur propre démarche au niveau des entreprises dont ils ont la charge, il les pousse à une adaptation aux nouvelles donnes de l'économie de marché et à la refonte complète des mentalités en milieu professionnel. Interrogé sur l'absence de son groupe à la rencontre de Annaba sur le financement du LSP, M. Saïb a indiqué : « Nous n'avons pas été invités et aucune information sur cette journée ne nous a été communiquée. Nous aurions pu nous faire représenter. Nous sommes partie prenante de la réalisation du programme des 5000 LSP à Annaba et de tous les autres programmes. Nous ambitionnons de réaliser 100 000 logements sur le million que lance l'Etat. Au même titre que les autres, nous sommes des constructeurs et la compétition ne nous fait absolument pas peur. Notre groupe a une capacité de production de 20 000 logements/an. »