Tous les maux de l'Entreprise de promotion du logement familial (Eplf) ont été décortiqués, hier, au forum d'El-Moudjahid, à Alger, par le président du Groupement d'intérêt commun des 19 Eplf d'Algérie. Saisissant l'occasion de la tenue d'une rencontre débat sur l'exécution du programme arrêté par le gouvernement, pour la réalisation d'un million de logements, M. Mohammed Selkim déplore et dénonce, à la fois, tous les problèmes auxquels les Eplf font face actuellement, précisant que cette situation "critique" n'est que le cumul d'un lot de dysfonctionnements qui ne date pas d'hier. Créées en 1986, comme substitution à l'Onlf (Office national du logement familial), une entreprise qui, aux dires de M. Selkim, a prouvé son incapacité de mener à bien toutes les tâches qui lui ont été assignées, les EPLF ont rencontré depuis leur création un souci de taille : leur statut d'entreprise publique locale (EPL) qui les a mises sous l'autorité des walis. La désignation de cette tutelle n'a pas été sans conséquence sur le groupement, bien qu'elle avait eu pas mal d'avantages. Il fallait attendre l'année 1997 pour que les Eplf aient un autre statut juridique. Elle sont devenues des EPE, c'est-à-dire, plus autonomes. Depuis d'autres contraintes ont fait surface, paradoxalement. Les Eplf paieraient cher leur autonomie de décision et d'initiative, puisqu'elles sont désormais appelées à se soumettre aux lois rudes du commerce, mais, les plus légitimes : l'obligation des résultats. Elles doivent également se “débrouiller” (aller chercher sur le marché ou participer aux enchères publiques) pour trouver l'assiette foncière, indispensable pour la réalisation des projets et qui est aussi la principale raison de “la très relative cherté des logements EFLF”. Après s'être étalé sur les infimes détails de la question du foncier, M. Selkim, évoque un autre problème, plutôt “une grande problématique” : le financement. Selon le conférencier, le traitement d'une demande de financement qui dure entre 6 et 12 mois, parfois plus, est tout simplement un désastre. Car, les tergiversations induisent l'inévitable actualisation des coûts, notamment ceux relatifs aux matériaux de construction. Enchaînant dans le même ordre d'idée, M. Selkim s'est également déclaré à propos des contentieux existants entre l'Eplf et la Cnep (Crédit national d'épargne et de prévoyance), son principal bailleur de fonds. “Nous voulons régler définitivement nos contentieux avec la Cnep et clore le dossier de la dette”, dira, M. Selkim. Il a, en ce sens, émis son vœu d'aboutir à un arbitrage susceptible de surmonter ce litige, qui ne doit en aucun cas, être un bouc émissaire pour justifier les échecs des Eplf. Et d'ajouter que, les deux parties sont condamnées à se mettre d'accord, et ce, dans leur propre intérêt et dans l'intérêt du citoyen. Un autre problème doit être solutionné entre les Eplf et les pouvoirs publics, cette fois-ci. Il s'agit, de la réquisition par ces derniers d'un bon nombre de logements appartenants aux Eplf (aux environs de 1 500) pour recaser des sinistrés ou loger des corps communs. Affirmant que le groupement des Eplf n'est pas contre ce principe, M. Selkim appelle les services concernés à payer l'entreprise, pour qu'elle puisse recouvrer ses dépenses et rembourser ses créances auprès de la Cnep. En attendant que le groupement des Eplf trouve une issue à tous les problèmes, M. Selkim, se dit déterminé à améliorer les performances des Eplf, à condition qu'elles soient considérées comme étant des entreprises à part entière et non des programmes.