Dix ans après sa mort, Ould Abderrahmane Kaki continue de déranger l'establishment local. En effet, l'hommage que ses fidèles compagnons ont concocté pour se souvenir, mais aussi pour s'incliner devant ce géant de la dramaturgie nationale, est en train de se transformer en véritable bras de fer avec la direction de la culture. A en croire les organisateurs, cette institution dont le rôle consisterait à assister toute initiative culturelle locale, aurait fait un véritable tir de barrage pour neutraliser la commémoration de cet évènement. C'est ainsi que l'on apprendra que le programme élaboré par les organisateurs aurait été transmis à la wilaya en temps utile afin qu'une coordination s'établisse entre les différentes parties. Mais les atermoiements de la direction de la culture qui sont dénoncés avec véhémence par nos interlocuteurs, auraient failli faire capoter le projet. Mais c'était sans compter sur la ténacité des amis de Kaki qui passeront outre les obstacles dressés par la direction de la culture -qui aurait programmé une autre manifestation et leur aurait demandé de différer la leur- pour s'adresser à d'autres institutions qui n'hésiteront pas à leur venir en aide. Un large panel d'artistes et d'acteurs C'est ainsi que la cérémonie d'hommage prévue lors de la journée du 27 avril, initialement programmée à la maison de la culture Ould Abderrahmane Kaki, se déroulera dans la prestigieuse école des Beaux-Arts. Y participera un large panel d'artistes et d'acteurs algériens, à l'image de Benguettaf, Sonia, Fatiha Berber, et d'intellectuels et écrivains ayant en commun l'amour du théâtre et de la culture. Ils seront soumis à l'obligation d'animer plusieurs conférences en relation avec le sujet. C'est ainsi que les organisateurs ont convié Ahmed Cheniki, Med Kali et Bouziane Ben Achour auxquels se joindront le professeur Méliani et d'autres enseignants universitaires. La manifestation qui s'étalera du 27 au 29 avril sera également l'occasion pour la troupe El Ichara pour fêter son 30e anniversaire. Une cérémonie de recueillement figure également au programme. A moins d'un revirement de dernière minute, Kaki risquerait de ne plus être « persona grata » dans l'institution qui porte son nom.