L'association culturelle de Ould Abderrahmane Kaki a présenté, avant-hier, la pré-générale de Hit Ermel, (Le mur de sable), adapté du texte original de Kaki, Dar Rabi (La maison de Dieu). Dans l'adaptation de Mohamed Takiret, le texte écrit par Ould Abderrahmane Kaki, Dar Rabi (La maison de Dieu), semblait toujours relever d'un idéalisme platonicien. La justice, le bien et le mal sont des questions qui reviendront souvent sur la bouche des comédiens de la pièce Le Mur de sable. Le rideau se lève sur un décor dépouillé, simple mais subtil. Ce sont les costumes des cinq personnages sur scène qui nous indiquent qu'il s'agit d'une cour de prison. Une bagarre survient entre deux prisonniers et l'un d'entre eux sera tué. C'est Slimane qui commettra ce meurtre avant de s'évader avec El Qadi. Les deux étaient condamnés à perpétuité, les deux sont amis pourtant leur conception de la vie, de la société, des relations humaines et beaucoup d'autres choses les séparent. Mais tous les deux se recherchent. On découvrira par la suite que c'est le cas de tous les personnages de cette pièce. Voulant à tout prix traverser le désert pour découvrir un autre monde et fuir le passé, ces deux évadés vont se retrouver dans un endroit désertique ou presque, où ils trouveront une source d'eau. Personne ne peut traverser le désert sans passer par cet endroit baptisé, par les passagers, Dar Rabi. C'est là d'ailleurs que les autres personnages de Le Mur de sable se retrouveront pour évoquer les souvenirs douloureux de leur passé. Chacun d'eux raconte sa propre histoire et ainsi la raison pour laquelle il se trouve à cet endroit. Ces gens, auxquels la vie n'a pas toujours réservé de bonnes surprises, sont incessamment à la recherche de l'amour, de l'affection, de l'amitié, de la fraternité, mais aussi et surtout d'un peu de justice. Cette pièce est une analyse de la vie sociale et des liens qu'entretiennent les hommes entre eux. Dar Rabi (La maison des Dieu), la pièce de l'un des plus grands comédiens et metteurs en scène du 4e art en Algérie, a déjà été mise en scène par Mohamed Takiret. «Cette pièce écrite par Abderrahmane Kaki en 1961, une année avant l'Indépendance, évoquait les problèmes de la société à l'époque. Dar Rabi, je l'ai mise en scène en 2004 et 2005, mais cette fois-ci j'ai essayé de présenter le texte de Kaki sous un autre regard», nous dira M.Takiret, qui d'ailleurs, interprète le rôle de Slimane dans la pièce. Il est à noter également que la présentation de cette pièce entre dans le cadre de l'hommage organisé à l'occasion du 15e anniversaire de la mort de Abderrahmane Kaki. Avec lui le monde du théâtre et de la culture en Algérie, avait perdu un géant en 1995. A vrai dire, cette année fut maudite pour les intellectuels en Algérie. Après la mort de Rachid Mimouni le 12 février et celle de Azzeddine Medjoubi le 13 février 1995, la nouvelle de la mort de Kaki survient le 14 février. La générale de la pièce va être jouée à Mostaganem au cours du Festival du théâtre amateur. Toujours dans le cadre de la célébration de la mémoire de ce dramaturge, le Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi d'Alger propose d'autres pièces de Abderrahmane Kaki au cours de cette semaine. Les comédiens? Ceux qui ont joué sur les planches du Théâtre national cette pièce, avant hier, sont des comédiens amateurs de l'association culturelle Ould Abderrahmane-Kaki. Et malgré leur amateurisme, ces jeunes artistes audacieux et au talent affirmé méritent d'être salués.