L'ensemble des professeurs de l'Ecole supérieure des Beaux-Arts d'Alger, affiliés à la section du CNES, a enclenché, depuis hier, deux journées de protestation. Voulant assurer la couverture de cette première journée de protestation, l'accès des Beaux-Arts d'Alger nous a été interdit sous prétexte que le directeur n'a donné aucune instruction pour laisser entrer la presse. Tous les journalistes qui se sont déplacés dans la matinée ont été sommés de partir. Après notre insistance à aborder certains professeurs avec lesquels un rendez-vous ferme nous avait été donné la veille pour le lendemain, un élément de la sécurité nous a signifié un refus catégorique : « Nous n'avons pas besoin de vous autres journalistes. » Selon les protestataires, la décision d'observer deux journées de protestation est motivée par le mutisme du ministère de la Culture et la non-prise en charge des différentes revendications des enseignants de l'école, la non-implication du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dans la gestion pédagogique et les atteintes au libre service du droit syndical par le chef de l'établissement. Les membres du CNES estiment que l'avenir immédiat de l'école est malheureusement hypothéqué. Le marasme sans précédent dans lequel se trouve l'école l'a conduite dans une impasse qui se caractérise par une démobilisation des enseignants et une relève qui ne sera pas assurée en raison de l'absence de statuts spécifiques et du blocage dans l'évolution des carrières, des effectifs d'étudiants, toutes filières confondues, qui diminuent d'année en année et des spécialités en voie de disparition (miniature, céramique, sculpture, design aménagement). « Si aucune mesure de sauvetage n'est prise en urgence, la moribonde école fermera prochainement ses portes. » C'est du moins ce que pensent les concernés :