Financé par le Fonds mondial de l'environnement (FME/PNUD), le projet de conservation de la biodiversité de la réserve du Mergueb, à travers l'organisation par la conservation des forêts de M'sila, d'un atelier qui a duré cinq jours et auquel ont pris part experts et riverains de la réserve sous la coordination d'un expert international, est entré dans une phase de concertation, celle de la maturation, dirions-nous, pour déterminer les éléments constitutifs du plan de gestion de la réserve. La caractéristique principale de cette phase réside dans l'implication des riverains de la réserve du Mergueb. L'atelier, à travers l'exploitation des images satellites d'Alsat 1 et les sorties sur le terrain, nous dira Mme Moreau, experte internationale, sera l'espace de concertation entre les riverains et les experts sur les voies et moyens à explorer de concert pour une gestion durable de la réserve ; notamment par la mise en commun des connaissances scientifiques des experts (sociologie, ressources en eau...) présents à cet atelier à travers l'exploitation des images satellites de la zone du Mergueb, et les connaissances des riverains - experts dans le domaine pour avoir cumulé un capital appréciable en la matière - pour aboutir à une synergie pour une exploitation plus rationnelle « des potentialités de la réserve ». S'adressant à l'assistance composée principalement d'éleveurs riverains à la réserve du Mergueb, et expliquant l'intérêt des images satellites dans l'appréhension des situations de la réserve, à travers ses potentialités et ses vulnérabilités, elle dira dans un langage des plus élémentaires : « A partir de ces images, on aura une idée de la végétation, du relief de la faune, de la nature, du sol, pour que, de concert avec les experts, on les analyse avec vous afin de projeter des améliorations. » Ensuite, les éleveurs riverains se sont mis autour des tableaux où étaient exposées les images satellites. Un débat s'était instantanément instauré entre eux et les différents experts présents. C'est dans cette ambiance que fut entamée la première journée de cet atelier (du 17 au 21 avril). Mme Moreau nous dira en aparté : « Notre objectif est de responsabiliser les riverains, en les intégrant dans les étapes du plan de gestion. Nous sommes là pour les accompagner dans la mise en place du plan de gestion de cet espace. » Au niveau local, la situation de la réserve du Mergueb n'est pas reluisante. Elle continue à être sans cesse agressée par les défrichements à l'intérieur du périmètre. Témoin ces deux éleveurs de Sidi Ameur, venus assister à l'atelier, qui nous ont rapporté qu'ils continuent à labourer à l'intérieur du périmètre. Pour la simple raison, disent-ils, qu'ils n'appréhendent pas les frontières de la réserve. Rappelons que la réserve du Mergueb, chevauchant sur trois communes (Aïn Hadjel, Sidi Hadjres et Sidi Ameur), s'étend sur une superficie de 16 481 ha et constitue un écosystème steppique, unique au niveau de l'Afrique du Nord. Riche en biodiversité des espèces, elle abrite deux espèces de faune en voie de disparition, la gazelle de l'Atlas et l'outarde houbara. La réserve du Mergueb constitue le projet pilote dans cette phase d'élaboration d'un plan de gestion.