Le thème de la conservation de la biodiversité et la gestion durable des ressources naturelles en milieu steppique, à travers le projet de la réserve naturelle du Mergueb que finance le Fonds mondial de l'environnement (FME-PNUD) est rendu récurrent par le caractère important qu'il revêt dans cette wilaya steppique, qui n'en finit pas de subir les effets de la désertification, qui est en phase de menacer toute vie dans ces territoires. Si le phénomène de désertification demeure lié pour une partie aux facteurs naturels, s'impliquant l'un dans l'autre, la sécheresse qui fragilise le sol par la réduction du couvert végétal, le vent faisant le reste avec un sol dénudé, il l'est également pour l'autre partie, que représentent les actions humaines, à travers les surpâturages et les défrichements inconsidérés. c'est pour contenir les actions de l'homme que des ateliers ont été organisés par la conservation des forêts de la wilaya de M'sila, pour sensibiliser les populations sur l'importance de la préservation de la diversité biologique. C'est dans cette optique que des ateliers ont été organisés à M'sila, l'un relatif aux modalités d'implication des riverains de la réserve naturelle du Mergueb dans la protection du milieu, l'autre relatif à la mise en place, avec la coordination d'une experte internationale en concertation avec des experts et riverains, d'un plan de gestion de la réserve. Un troisième atelier a été organisé les 5, 6 et 7 juin par la même structure lié à la sensibilisation de la femme rurale riveraine du Mergueb en particulier, et celle évoluant en milieu rural à l'échelle de cette wilaya steppique. Treize associations féminines de la wilaya de M'sila, activant dans différents domaines en milieu rural et urbain, ont pris part à cet atelier pendant ces trois jours, et au cours desquels trois cadres de l'Institut national de la vulgarisation agricole (INVA) se sont relayés pour animer, sous la coordination de Abdellatif Ladgham Chikouche, cadre à la conservation des forêts de M'sila, différents thèmes liés notamment à l'approche participative (de la femme), au développement rural de proximité et aux différentes formes d'aide destinées à la femme rurale. Cet atelier a été l'occasion pour ces associations de mettre en relief - après l'exposition de l'un des animateurs de l'apport du programme du développement rural pour la femme - leurs expériences quant à la mise en œuvre de projets qui ont, après coup, lamentablement échoué, car incompatibles avec la réalité du terrain. Le cas de l'association de Zitoune est édifiant, le programme d'aide pour l'activité artisanale ne permet pas à la femme rurale, dira Nouara, présidente de l'association de Zitoune, de s'intégrer dans le processus économique par le biais du travail à domicile et de disposer d'un revenu régulier pouvant soustraire la femme rurale à la pauvreté. « C'est la pauvreté, enchaîna le président de Wafa de Bou Saâda, qui pousse la femme rurale à s'exiler vers la ville. » « Une aide ciblée, dira-t-il, permettra à la femme rurale de rejoindre son milieu et de se procurer un revenu. » Un travail de vulgarisation devrait être enclenché par ces associations ou d'autres ONG, en direction de la femme rurale, vivant en milieu steppique, la sensibilisant sur son rôle dans la préservation de la diversité biologique, à travers son intégration dans le processus de développement en initiant des projets à même de lui procurer un revenu. Rencontrées à l'hôtel la Citadelle de M'sila, au terme de cet atelier, ces femmes venues de différents horizons de la wilaya de M'sila n'ont pas manqué de dire qu'elles étaient en train de souffrir pour faire valoir leurs droits et rencontrent des difficultés pour faire activer leurs associations respectives. Elles sont contentes d'avoir participé à cet atelier qui nous a permis d'apprendre beaucoup de choses. Ces associations ont souhaité que leurs propositions fondées sur des situations réelles puissent être prises en considérations afin que les souffrances des femmes s'atténuent un tant soit peu et être partie prenante du développement.
