La toute récente réunion, organisée par la direction des travaux publics, pour l'étude de faisabilité de la réalisation de la nouvelle aérogare Rabah Bitat, s'est achevée sur un même ton de désaccord entre les représentants des différentes institutions dont la direction du transport. Bien que ce projet date déjà de plusieurs années, tout concorde à dire que beaucoup d'eau coulera sous les ponts avant que cette infrastructure ne soit réalisée. Face à cette situation empreinte de tergiversations et de reculades, les représentants des sociétés et institutions utilisatrices de cette infrastructure ont exprimé leur impatience. Nécessitant une prise de décision énergique, l'absence de donneurs d'ordres aux réunions bloque une quelconque avancée dans la réalisation de cette aérogare. Pourtant, chacun des 400 000 passagers/an fréquentant l'actuelle aérogare sale, poussiéreuse, faite de tôles et d'acier, avait cru voir s'achever son calvaire avec une très proche décision de lancement des travaux. L'on avait même affirmé que le problème financier ne se posait plus. Des responsables locaux avaient même avancé que des dispositions avaient été prises pour porter l'enveloppe financière de 300 millions de dinars déjà disponibles à 1,20 milliard de dinars avec la participation des wilayas limitrophes. Tout cela semble avoir été remis en cause lors de la dernière réunion où des grincements de dents s'étaient fait entendre. Ce qui aurait contraint le représentant de la direction des travaux publics à remettre les pendules à l'heure. Pour tenter de contourner le dossier réalisation aérogare, il a préconisé la réfection des 2 pistes d'atterrissage dans l'immédiat. Ce qui lui aurait valu les tirs croisés des responsables de l'entreprise de gestion aéroportuaire et des compagnies aériennes utilisatrices. Ces derniers ont avancé les risques que ces travaux représentent particulièrement en période de rush des vacanciers sur Annaba et sa région durant la période estivale et du pèlerinage aux lieux saints de l'Islam. Ce rush est déjà annoncé avec une liste de réservations affichant complet sur l'ensemble des vols programmés sur Annaba. « Nous pourrons lancer la réfection d'une piste comme cela a été fait à Constantine où tout s'est très bien passé », aurait argumenté le DTP déterminé à concrétiser son projet destiné à renforcer les capacités d'accueil de cette infrastructure socioéconomique. « Dans une communauté aéroportuaire très large, il faut être attentif à la chose suivante : si l'on veut faire un travail de place aéroportuaire digne de ce nom, nous devons partir avec les mêmes idées et les mêmes règles. Nous devons intervenir en fonction d'un même règlement. Le jour où l'ensemble des acteurs de cette infrastructure socioéconomique aurons compris que nous sommes dans un système économique sans pitié et que nous devons tous jouer les mêmes règles du jeu, alors nous aurons gagné », a estimé un des cadres d'une compagnie de transport qui semble suivre au jour le jour toutes les péripéties du projet portant réalisation de la nouvelle aérogare de Annaba.