Vingt-quatre personnes, parmi lesquelles cinq directeurs de l'Agence foncière de M'sila, dont l'un est actuellement directeur de l'urbanisme et de la construction à la wilaya de Chlef, qui se sont succédé durant les quinze dernières années à la tête de cette agence, deux chefs des services administratif et des finances, deux comptables, un chef de service technique, un chef de service de la réserve foncière, un agent de la réserve foncière de l'agence et un fonctionnaire de l'APC de M'sila, présentées dimanche devant procureur de la République près le tribunal de M'sila, ont été mises sous mandat de dépôt après une instruction qui a duré toute la nuit de dimanche à lundi. Plusieurs chefs d'inculpation, nous a-t-on déclaré à la police judiciaire (PJ) de la Sûreté de wilaya de M'sila, ont été retenus contre eux. Au terme de l'enquête préliminaire ouverte en 2002 par la Police judiciaire de la même ville, ils sont accusés de détournement et dilapidation de deniers publics, de faux et usage de faux, de falsification de documents, de violation des dispositions réglementaires régissant les marchés publics et de trafic d'influence. Outre les quatorze personnes placées sous mandat de dépôt, quatre éléments de l'Agence foncière ont été mis sous contrôle judiciaire et six autres laissés en liberté provisoire. Vingt-deux autres personnes ayant un lien avec cette affaire vont être convoquées incessamment par les services concernés. Les préjudices causés au Trésor public s'élèveraient à des dizaines de milliards de centimes. Cette affaire qui a défrayé la chronique au lendemain de son ouverture par la PJ de M'sila a été aussitôt enterrée au niveau du parquet du tribunal de M'sila, au terme de sa finalisation, apprend-on. Plus grave encore, la mise sous le coude de l'affaire de l'Agence foncière de M'sila a été décidée pour camoufler notamment les agissements de son directeur, lequel, dit-on, bénéficierait de la protection de l'ex-wali, actuellement en fonction à Guelma. Sinon pourquoi le dossier de l'Agence foncière de Bou Saâda, finalisé depuis belle lurette (El Watan du 16 février 2005), demeure-t-il au niveau du procureur de la République de Bou Saâda ? L'étouffement de l'affaire de M'sila pendant presque trois ans cachait celle de Bou Saâda...