De son livre, mais aussi de son action, il ressort que Bertrand Delanoë est un esprit libre, détestant et luttant contre les barrières et les discriminations de quelque nature qu'elles soient. Le livre de Bertrand Delanoë, La Vie, passionnément (éditions Robert Laffont), lui ressemble assurément et traduit bien ce qu'est l'homme : chaleureux, communicatif, dynamique, audacieux et courageux. Homme de convictions et d'engagements. « Mettre ses convictions à l'épreuve des faits, représenter les citoyens et agir en leur nom ne m'intéressent que si c'est une autre manière d'aimer. Disant cela, je n'évacue nullement la part d'orgueil ou d'égoïsme qui existe dans tout parcours. Et le mien n'y déroge pas. Tant que l'exercice d'un pouvoir n'est pas en contradiction avec cette philosophie, pourquoi pas ? A condition de remettre chaque chose et chacun à sa place. Et d'abord soi-même », prévient Bertrand Delanoë, en préambule à son livre dans lequel il retrace son parcours, témoigne de ses choix. De son livre, mais aussi de son action, il ressort que Bertrand Delanoë est un esprit libre, détestant et luttant contre les barrières et les discriminations de quelque nature qu'elles soient. Il s'insurge contre les ghettos et les communautarismes. « Ce siècle est celui de l'affirmation des identités. Il ne doit pas être celui des communautarismes. » (page 165). « Je ne suis pas favorable au port du voile, et d'abord pour ce qu'il représente au regard de l'identité féminine. Pourtant, la façon dont son interdiction a été décidée ne contribue-t-elle pas à stigmatiser la composante musulmane de la population ? (...). Surtout, cette loi semble accréditer l'idée largement répandue selon laquelle l'islam, et lui seul, aurait un ‘problème' avec les femmes. En vérité, toutes les religions ont à s'interroger sur leur rapport aux femmes. » (pages 166-167). Bertand Delanoë n'aime pas le terme « carrière politique ». Il s'en explique : « A mes yeux, la politique n'est ni une profession, ni un gagne-pain. J'emploie souvent le terme ‘managers publics' pour désigner les élus appelés à gérer les intérêts collectifs. Pourquoi managers ? Parce qu'ils doivent remplir leur mission avec le maximum de rigueur et de professionnalisme. Qu'ils soient rémunérés pour ce travail va de soi. Qu'ils doivent gravir des échelons, faire leurs preuves, c'est la trame même d'un engagement dans une société démocratique. Mais ni l'aspect gestionnaire, indispensable, ni l'ambition, légitime, ne peuvent tenir à mes yeux d'alpha et d'oméga en politique. Le moteur comme le but sont d'une autre nature : il s'agit de convictions et de volonté. » (pages 100-101). Il définit aussi ses valeurs. « Dans la hiérarchie de mes valeurs, les droits de l'homme sont au sommet. La démocratie d'abord, et le socialisme ensuite me sont apparus comme les meilleurs instruments pour défendre ce modèle de société. » (page 33). De tous les droits de l'homme, dit-il, le premier est la liberté. « La liberté est bien le plus grand des droits de l'individu, et la condition de tous les autres. Comment peut-on, par exemple, éradiquer les discriminations - qu'elles découlent de l'ethnie, de la religion, du sexe, de l'identité - si l'on ne reconnaît au préalable à chacun le droit total, plein, entier, intangible, d'être qui il est et comme il est ? Dans la vie personnelle comme dans la vie collective, il n'y a rien de plus sacré. » (pages 79 et 80). Sur le terrorisme : « Si nous voulons vaincre le terrorisme, nous devons refuser qu'une composante de la population française soit stigmatisée en raison de son lien avec le monde arabe ou musulman. Les barrages que nous dresserons contre l'exclusion seront notre bouclier. La force de notre modèle démocratique repose sur cette affirmation : il y a plus de richesse et de bonheur à vivre dans une société nourrie de différences que dans une société uniforme. » (page 59).