Les actions de l'UDR prennent comme repère la dernière élection présidentielle et comme socle le programme du président. Mille cent congressistes dont 160 femmes, représentant les 48 wilayas du pays ont pris part au congrès constitutif de l'Union pour la démocratie et la République (UDR), dont les travaux se déroulent depuis hier à l'hôtel Hilton (Alger). Le choix des journées de vendredi, samedi et dimanche, n'est pas fortuit puisque le nouveau parti souscrit pleinement au week-end universel. Des personnalités du corps diplomatique, historiques, artistiques, du monde de la presse, de la classe politique nationale ont été invitées à ce rendez-vous partisan, à l'exception du PT et du RCD. Dans son discours inaugural, le secrétaire général de l'UDR, Amara Benyounès, a esquissé les grands traits de l'action de son parti. Des actions qui prennent comme repère la dernière élection présidentielle et comme socle le programme du président de la République. De larges passages du discours de M.Benyounès ont été d'ailleurs, consacrés à l'action du président de la République depuis sa réélection le 8 avril dernier. «Notre analyse est (...) liée à la conjoncture dont l'élection présidentielle d'avril dernier est un repère significatif. Il a introduit dans son déroulement et ses résultats, des données nouvelles qui méritent une attention particulière de tous les acteurs politiques» a déclaré le secrétaire général de l'UDR. Pour M.Benyounès, «l'ampleur de la victoire électorale du président de la République appelle non seulement une reconfiguration du paysage politique national mais aussi l'émergence d'une nouvelle majorité qui soit le reflet réel de l'ensemble des Algériens qui lui ont exprimé leur confiance et fondent en lui leur espoir». Partant de cette analyse, Amara Benyounès a appelé à la tenue d'élections générales anticipées, les seules selon lui, à même de refléter une réelle représentativité des larges pans de la société qui ont réélu M.Bouteflika. «Ni l'Assemblée nationale dans sa composante actuelle ni les assemblées locales ne sont susceptibles de porter, avec la conviction et la compétence nécessaires, le programme du président de la République», a soutenu l'ex-ministre des Travaux publics. Se revendiquant de parti républicain qui tire sa philosophie du congrès de la Soummam, l'UDR se dit également une alternative pour le pôle démocratique. «Le rassemblement des démocrates est une conviction profonde et l'une des raisons les plus importantes qui nous motivent dans cette nouvelle entreprise politique» a indiqué Benyounès. Les chantiers nettement formulés par les priorités du président de la République, dont l'UDR soutient et revendique le programme, ont été passés en revue dans le discours inaugural. Pour l'institution militaire, Amara Benyounès suppose que ses prérogatives constitutionnelles doivent être élargies à la préservation du cadre républicain de l'Etat et lance à «ceux qui comptent sur l'armée pour faire et défaire les présidents» d' y renoncer. En attendant la reprise du dialogue, il préconise «un plan de relance économique urgent» pour la Kabylie et «une régionalisation du caractère officiel de tamazight pour les régions berbérophones» avant de la généraliser ensuite sur tout le territoire national «sans passer par le référendum». Pour la réconciliation nationale, M.Benyounès pense que «l'Etat algérien est aujourd'hui en position de force (...), il peut se permettre de donner une chance aux éléments des groupes armés qui consentent à déposer les armes et font preuve de disponibilité à réintégrer la société». Plus explicite sur le concept de la réconciliation nationale, le secrétaire général de l'UDR ajoute : «Telle que formulée aujourd'hui, alliant le geste du pardon à la fermeté dans la lutte antiterroriste, il est difficile de ne pas souscrire à la réconciliation nationale et de douter de la sincérité de ceux qui la combattent». M.Benyounès a rendu un hommage appuyé aux journalistes qu'il a appelés à «de meilleues performances et à plus de rigueur et d'éthique professionnelle.» La réforme du système éducatif, de la justice, du code de la famille, la privatisation et les réformes économiques, le dossier des disparus ont été également passés en revue dans ce discours programme.