Les gérants de la société Trefilerire de La Soummam (STS) sont dans le plus grand embarras. Le projet portant transfert et extension de l'unité, une Sarl familiale actuellement sise dans la zone industrielle de la ville de Béjaïa, est tout simplement bloqué, et peut être condamné à ne pas se réaliser. Un écueil juridique concernant le terrain acquis dans la commune d'El Kseur, sur les fonds propres de l'entreprise pour accueillir l'investissement, a été dernièrement et derechef mis en avant par l'administration compétente. « L'achat du terrain nous a coûté la bagatelle de 6 milliards de centimes et les autorités viennent aujourd'hui nous dire que nous ne pouvons pas l'exploiter au motif que la parcelle est comprise dans le domaine agricole. Or, à l'acquisition du terrain déjà qui, je vous l'affirme, n'a jamais produit la moindre patate, nous nous sommes référés aux documents détenus par les propriétaires et attestant de la vocation urbanisable et industrielle de l'assiette. De même que l'acte établi avec les anciens propriétaires mentionne clairement à quel usage nous destinons la même parcelle. La question que je me pose désormais est de savoir comment les services des domaines ont pu ne pas trouver à redire sur l'acte, puisque tout document de ce genre transite par leur administration, pour venir aujourd'hui affirmer le contraire », développe, M. Tighidet, gérant de la STS. Le staff de la direction exhibe à l'appui une réponse faite par la direction de l'urbanisme et de la construction, en 1995, à la demande de lotir des propriétaire du terrain, transmise par l'APC concernée. Le dit document mentionne en effet que « le terrain concerné par la demande de lotir est intégré dans un plan d'aménagement de la zone industrielle d'El Kseur ». Employant actuellement plus de 120 travailleurs, la société a dû se priver des services de 40 autres employés dernièrement des suites de la contrainte qui lui a été faite de supprimer le créneau de la brigade de nuit. La zone industrielle de Béjaïa, érigée dans les années 1970, n'est plus aujourd'hui qu'un ensemble urbain et industriel hétéroclites où une foison de promotions immobilières est venue restreindre l'espace d'activités des unités qui y sont installées, dans un imbroglio que les autorités reconnaissent pourtant. Les multiples plaintes des habitants du voisinage ont, dans le cas précis de la STS, conduit les services de l'APC et ceux de la direction de l'environnement à intimer l'ordre à la direction de l'usine, de contenir les nuisances sonores sous peine de fermeture. L'entreprise a dû donc supprimer son activité de nuit et ériger des murs surélevés pour contenir les bruits, mais la mesure semble loin de contenter les uns et de rassurer les autres quant à l'avenir. La STS promet de créer quelque 420 emplois permanent si son projet d'érection du complexe à El Kseur venait à voir le jour. Pour l'heure, les équipements importés pour les besoins de l'investissement restent prisonniers dans leurs contenaires au port.