La mouhafadha FLN de Constantine ne connaîtra pas de sitôt les noms des personnes et encore moins une quelconque structure qui prendrait en main les affaires courantes du parti au niveau local. Les dissensions à peine voilées et la petite guéguerre que continuent encore à se livrer les différentes ailes du parti (anciens pro-Benflis, redresseurs et redresseurs libres) minent toute tentative de réconciliation, mieux, de normalisation au sein de l'ex-parti unique. La rencontre de jeudi dernier à la mouhafadha de Constantine illustre, encore une fois, toute la difficulté de la tâche des émissaires de Belkhadem afin de trouver une solution à la situation de « pourrissement » que connaît ladite mouhafadha. L'émissaire du secrétaire national du parti, en l'occurrence Maazouzi, qui s'était déplacé dans le seul but d'aider à l'installation d'une commission provisoire qui se chargerait de restructurer les kasmas de la wilaya, n'a pas trouvé chez ses différents interlocuteurs (les trois ailes citées plus haut) une adhésion à l'idée encore moins au procédé qui régirait les modalités d'installation de ladite commission. En fait, les opposants sont soupçonnés de vouloir écarter les ex-pro-Benflis de toute participation à une quelconque fonction ou responsabilité au sein des structures locales du parti, alors que les légalistes ou ex-pro-Benflis sont soupçonnés de vouloir accaparer encore une fois les rênes du pouvoir, aux dépens des redresseurs qui s'estiment prioritaires dans toute désignation à un rang de responsabilité. C'est au milieu donc de ce climat pourri et hypocrite que les chefs de file des trois tendances du FLN essaient démerger chacun de son côté et sauver chacun son avenir, car une ascension de l'une des parties signifierait la mort politique des deux autres, alors que paradoxalement on s'évertue à démontrer le contraire et une pseudo-cordialité est affichée ici et là, afin de s'assurer de la sympathie du conseil national. Or les motifs les plus invraisemblables sont invoqués ici et là pour retarder la constitution d'une quelconque instance au profit des uns ou aux dépens des autres. Par ailleurs, les milliers de militants du parti restent dans l'expectative, à l'heure où leurs kasmas restent complètement déstructurées.