Le problème du manque d'eau se pose avec acuité, depuis plusieurs années, dans la daïra des Ouadhias, à 34 kilomètres au sud de Tizi Ouzou. Les 60 000 habitants de cette localité ne sont alimentés, tout au long de l'année, que durant quelques heures et une fois par semaine, apprend-on des citoyens de certains villages. Cela est le cas des neuf hameaux de la tribu d'Iwadhiyen qui reçoivent de l'eau uniquement pendant 48 heures par semaine. Le chef-lieu de la daïra est servi quant à lui une journée sur huit. La distribution s'effectue par quartier, nous explique-t-on encore. Située dans la commune d'Aït Bouadou (sur les hauteurs du Djurdjura), la source naturelle de Theboud n'arrive pas à satisfaire les besoins exprimés et croissants des habitants des Ouadhias, de Tizi N'tlata et d'une partie de la commune d'Agouni Gueghrane. L'approvisionnement du village de Taguemount Ledjdid, à partir de la grande station de Tassadourt à Tizi Ouzou, n'a pas réglé le problème. La vétusté du réseau d'alimentation est l'une des raisons évoquées par les autorités locales. Le cas de la conduite venant de la station de refoulement de Takhoukht vers le village d'Aït Abdelkrim et desservant plusieurs autres villages de la commune des Ouadhias est illustratif. Réalisée dans les années 1985, cette conduite d'une longueur de 3,5 kilomètres est défectueuse à plusieurs endroits. Cela provoque la perte d'une quantité très importante de l'eau pompée de la station puisant l'eau de trois forages de Takhoukht. Selon les dires des responsables de l'APC des Ouadhias, « 90 % de l'eau qui provient de la station de Takhoukht se perd dans les champs qui ont subi d'énormes dégâts ». Les propriétaires des terres se sont plaint vainement auprès des services compétents puisque l'eau continue à couler à flot. La réparation du réseau d'AEP sur une distance de 300 m en 2004 n'a pas empêché d'autres fuites de se déclarer dans des zones difficiles d'accès et non sécurisées. La qualité du sol a contribué, elle aussi, à la destruction de la conduite en question qui suscite de plus en plus l'inquiétude de la population locale qui a saisi le chef de daïra pour trouver une solution définitive à ce problème. Pour suppléer ce déficit, des citoyens habitants les plaines ont creusé des puits d'une profondeur de 20 m sans trouver d'eau. Ils sont ainsi contraints d'acheter des citernes de 1000 et 2500 litres au prix variant de 600 à 900 dinars. L'Algérienne des eaux (ADE) que nous avons contactée est remise en question par les citoyens qui ont fermé son antenne régionale à maintes reprises surtout durant les durs mois d'été. Les responsables locaux de cette entreprise se défendent et affirment que la réparation des conduites endommagées relève des prérogatives de la direction de l'hydraulique. Ainsi et à quelques semaines de la saison estivale, les membres des comités de villages de la région ont rappelé aux responsables de la daïra l'urgence de prendre en charge leurs doléances.En attendant, deux camions-citernes d'une capacité de 6000 litres chacun, alimentent tous les jours les quartiers en détresse. Un programme est affiché à l'intérieur des locaux de l'ADE où l'on remarque des photos des conduites endommagées accrochées sur les murs. Cette solution est temporaire, nous dit-on, mais elle semble s'inscrire dans la durée.