La liste des villages vivant constamment cette pénurie est très longue Hier, dans la matinée, la population de la ville de Tizi Ouzou a été surprise de découvrir que les robinets étaient à sec. Les citoyens n'ont pas été avisés. Il y a une semaine, la ville des Genêts est restée toute la journée sans eau et les citoyens n'ont pas été informés au préalable afin de prendre leurs dispositions. Les restaurateurs, les cafés maures, les douches publiques et les ménages ont été pris de cour et ont payé les frais de cette situation qui touche de plus en plus la ville de Tizi Ouzou au moment où les responsables du secteur parlent de «nettes améliorations» en la matière. Malgré ces coupures fréquentes, les habitants de la ville de Tizi Ouzou devraient s'estimer heureux car en voyant la situation qui prévaut dans un nombre important de communes de la wilaya, on constate que les Tizi-Ouzéens sont plutôt gâtés. Ainsi, les habitants de la région de Boghni, quarante kilomètres au sud de Tizi Ouzou, ont droit à l'eau, non pas à une journée sur trois, mais à une heure tous les trois jours. Ceci, quand il n'y a pas un problème quelque part. Les femmes au foyer restent donc en état d'alerte et attendent patiemment de voir l'eau couler des robinets. La situation dans la commune d'Ath Zmenzer, dans la daïra d'Ath Douala est encore pire. «Quand nous avons de la chance, nous avons l'eau une fois par semaine, les jeudi ou vendredi, mais parfois, l'eau ne ´´revient´´ qu'une fois tous les quinze jours», nous affirment des habitants de cette région. La pénurie d'eau touche l'ensemble des villages de la commune d'Ath Zmenzer, à savoir Ath Ouanèche, Alma, Aqenjour, Ighil Lmal et autres... Dans la commune de Tadmait, à vingt kilomètres seulement à l'est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, le problème d'alimentation en eau potable se pose avec acuité. Dans un village comme Takheroubt, les citoyens sont pénalisés pendant vingt jours alors que dans d'autres villages comme Ath Saâda, Chréa et Aït Khercha, l'eau n'arrive qu'une fois tous les quatre jours. A Maâtkas également, les villageois sont obligés d'attendre Godot pour voir le liquide précieux couler dans leurs foyers. Souvent les habitants des différents villages de Maâtkas restent sans eau pendant une semaine. Des autres comme: Ath Zaim, Tizi Tzougart, Ait Aissi Ouzyen, Souk El Khemis, Tala Hamou... ne sont jamais gâtés en matière d'eau potable. Dans la daïra de Tizgzirt, la situation n'est pas plus reluisante. Malgré la réalisation d'une station de dessalement d'eau, qui a été mise en service en 2005, et bien que Tigzirt soit une ville touristique très convoitée, il n'en demeure pas moins que l'eau n'y est pas disponible h/24. Pis encore, il arrive que la ville soit en rupture d'eau pendant des heures, voire des jours entiers. Dans la même daïra, des villages entiers de la commune d'Iflissen restent deux mois sans être alimentés en eau potable. Cela semble invraisemblable, pourtant, c'est la réalité puisque dans des villages comme Iguer Tala, Ait Youcef et Iguer Nsar, la population a oublié que l'eau pouvait encore couler des robinets. Les citoyens de ces villages et d'autres encore sont obligés de se déplacer vers le village Feraoun, à pas moins de dix kilomètres pour acheter le liquide précieux à plus de mille dinars la citerne. Dans des communes limitrophes, à savoir Boudjima et Makouda, les citoyens semblent avoir classé définitivement le problème de la pénurie d'eau dans le registre des fatalités. On ne se plaint même plus de cet état de fait. Dans ces régions, même en hiver, l'eau est une denrée rare. Au moment où des communes comme Ouaguenoun ont reçu le gaz de ville, Boudjima, située à peine à 5 kilomètres, l'eau fait encore rêver ses habitants. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la population de la commune d'Aït Mahmoud (daïra d'Ath Douala), située à un jet de pierre du barrage de Taksebt, souffre le martyre à cause de la pénurie presque permanente d'eau. Seuls, quinze villages de la commune d'Ath Douala ont vu leur problème réglé suite à une série interminable de démarches et de protestations. Dans le même versant, aux Ouadhias centre, on signale des perturbations fréquentes en alimentation en eau potable, notamment à la cité Abane-Ramdane, la cité du 5 juillet et la cité Fekkous, entre autres. Certains villages de la région des Ouadhias endurent aussi ce problème comme Tassoukit. La liste des villages de la wilaya de Tizi Ouzou vivant constamment cette pénurie est encore longue. Et dire que la construction du barrage géant de Taksebt a constitué un heureux présage pour toute la population de la wilaya, qui a attendu pendant des années sa mise en service. Une attente qui a déçu tout le monde. Le barrage a certes réglé le problème dans certaines régions, mais dans une grande partie de la wilaya, l'eau est vraiment un liquide rare.