Le député socialiste français Bernard Derosier préside, depuis juin 2002, le groupe d'amitiés France-Algérie à l'Assemblée nationale. Il est aussi président du Conseil général du département du Nord. Bernard Derosier arrive aujourd'hui à Alger à la tête d'une délégation de cinq députés et d'un administrateur de l'assemblée. Au fil des rencontres, qui vont durer toute la semaine, peut-être les prémices d'un nouveau jumelage. Qu'attendez-vous de ce déplacement en Algérie ? Nous allons d'abord rencontrer nos homologues du groupe d'amitiés. Nous serons également reçus par le ministre de l'Intérieur, M. Zerhouni, les députés et les sénateurs algériens. Nous sommes très intéressés par les évolutions politiques du pays. Nous évoquerons bien sûr le Traité d'amitié franco-algérien, et j'espère pouvoir discuter avec des Français vivant en Algérie. Nous irons ensuite à Oran, Mostaganem et Tipaza où nous rencontrerons les walis. Je vais profiter de ce voyage pour jeter les bases d'un jumelage entre une de ces wilayas et le département français du Nord. J'espère en tout cas, en ma qualité de président du Conseil général du Nord (l'assemblée territoriale du département, ndlr), être en mesure d'intéresser les responsables locaux. Quelles propositions leur ferez-vous ? J'ai déjà reçu une délégation algérienne du groupe d'amitiés. Je l'avais alors invitée à passer une journée dans le Nord et je lui avais notamment fait visiter des établissement scolaires et universitaires. Mais je sais que nos partenaires algériens regardent avec attention les développements de nos collectivités territoriales, notre ingeniering territorial, la manière dont nous traitons les problèmes de transport, d'assainissement, d'urbanisme, etc. Allez-vous aborder la question de la liberté de la presse, des poursuites et des condamnations de journalistes pour « délits de presse » ? Il y a deux ans, en mars 2003, j'étais membre de la délégation qui accompagnait le président Chirac, lors de son voyage officiel, j'ai pu apprécier la grande liberté de ton de la presse algérienne. J'ai en même temps bien compris les contraintes économiques qui, au bout du compte, se traduisent par un contrôle indirect des pouvoirs publics. Les condamnations récentes à de la prison ferme et les procès en cours révèlent une autre évolution. J'espère avoir davantage d'informations de la part des intéressés. Il est évident que ce sujet m'intéresse. Mais, sinon m'informer, je ne dispose d'aucune marge de manœuvre.