Après un premier report de huit mois, l'ouverture officielle de l'hôtel Sheraton d'Oran, dont les travaux ont, pour rappel, démarré en 2001, est annoncée en juin prochain. Mais, hier, à l'occasion de la visite du ministre du Tourisme, à l'ouest du pays, qui devait se rendre sur le site de l'hôtel Sheraton d'Oran, c'est finalement une délégation d'autorités locales qui s'est déplacée. L'on saura à ce propos que la livraison s'effectuera en août prochain - encore un autre retard ! - et l'inauguration officielle aura lieu trois mois plus tard. Pour rappel, la mise en exploitation semble buter à chaque étape de sa réalisation sur des contraintes en tous genres. Le projet a été une première fois bloqué à cause d'un problème d'assiette foncière - d'une superficie totale de 6 ha - qui a traîné en longueur des mois durant. Une fois la concession accordée en contrepartie de la coquette somme de 475 millions de dinars, il aura fallu huit autres longs mois de tractations et de négociations à la partie algérienne (actionnaire à hauteur de 34%) pour convaincre la partie libyenne qui, pour rappel, détient 66% du capital de la Société de développement hôtelière (SDH), de la nécessité d'intégrer dans la future réalisation un centre des congrès. A ce propos, il convient de signaler que les parts de la partie libyenne, représentée par la Lafico, entrent dans le cadre de la reconversion de la dette détenue sur l'Algérie. Ensuite, pas moins de treize mois ont été nécessaires pour convaincre la chaîne américaine Star Wood, propriétaire du label Sheraton, d'assurer la gestion de l'hôtel en contrepartie d'un contrat de gestion à hauteur de 8%. Mais, à cette époque-là, la Libye étant sous embargo suite à son implication dans ce qui est communément appelé « l'affaire du crash de Lockerbie », la chaîne américaine s'est fermement opposée à associer son label à un complexe touristique 5 étoiles, dont l'actionnaire majoritaire est un pays identifié par la communauté internationale comme l'un des principaux bailleurs de fonds du terrorisme international. Suite à cela, un réel et insidieux malaise s'est installé quant à la nouvelle appellation du « mastodonte hôtelier à naître » de 18 étages et 300 chambres. A Oran, la rumeur a fait circuler d'autres appellations et labels et des possibilités de reprise du projet par d'autres investisseurs. Le doute ne s'est finalement dissipé qu'avec l'indemnisation par la Libye des victimes, notamment américaines, du crash de Lockerbie et la levée de l'embargo par les Etats-Unis d'Amérique. Il convient de signaler que la réalisation du complexe hôtelier du Sheraton d'Oran aux normes européennes, notamment parasismiques pouvant résister à une secousse tellurique d'une magnitude de 7 sur l'échelle de Richter, a coûté la bagatelle de 9,1 milliards de dinars. En contrepartie, le projet a non seulement bénéficié de ligne de crédits, mais aussi d'une exonération douanière à hauteur de 972 millions de dinars et d'une exonération de la TVA sur trois ans à hauteur de 1,2 milliard de dinars.