Quel avenir pour les clubs algériens engagés en coupes africaines ? La question taraude l'esprit des dirigeants de ces derniers ainsi que celui de la Fédération algérienne de football (FAF), à la lumière des récents épisodes vécus par ces deux parties. C'est la participation algérienne aux compétitions inter-clubs qui risque d'être remise en cause si des mesures urgentes et efficaces ne sont pas prises par les centres de décision. Au titre de la prochaine édition (2005-2006), des épreuves de la Confédéaration africaine de football (CAF), l'Algérie ouvrira encore droit à quatre clubs engagés (deux en ligue des champions et autant en coupe de la confédération). Dans le contexte actuel, il paraît difficile, pour ne pas dire impossible, que le football algérien puisse être représenté dans ces compétitions, pour la simple raison que les clubs ne disposent pas de moyens financiers leur permettant d'honorer leur engagement. L'USM Alger, en ligue des champions, et le MC Oran, en coupe de la confédération, ont évité de justesse l'impasse sur le rendez-vous face aux Egyptiens du Ahly du Caire et aux Camerounais de Bomboutos. Le club algérois ne disposait pas des ressources financières suffisantes pour couvrir la prise en charge, à Alger, de son hôte. Sans l'intervention de la fédération, les Egyptiens n'auraient pas été logés dans un établissement hôtelier haut standing, comme l'exigent les règlements de la Confédération africaine de football. Quelques jours plus tard, le MC Oran a été confronté à la même situation à l'occasion de la venue à Oran des Camerounais de Bomboutos. Le club hamraoua s'est tiré d'affaire grâce au généreux geste de la wilaya d'Oran qui a pris en charge le séjour des visiteurs. Aujourd'hui, chacun est placé devant ses responsabilités. Les clubs, premiers concernés, n'ont pas les moyens de se prendre en charge lorsqu'il s'agit de participer à une compétition internationale officielle. Jadis, ce problème ne se posait pas, puisque ces frais étaient pris en charge ou remboursés partiellement ou totalement par la tutelle, en fonction du parcours. Cette époque semble révolue. Il y a quelques semaines, l'USM Alger est allée frapper à la porte du ministère de la Jeunesse et des Sports pour revendiquer le remboursement des frais engagés à l'occasion de la participation à la ligue des champions 2004, où elle a atteint le stade des demi-finales. Pour toute réponse, ses interlocuteurs se sont contentés de dégager en touche en l'orientant vers la FAF. Cette dernière ne dispose pas d'assez de ressources financières pour répondre à l'attente des clubs, d'autant plus que ce chapitre n'est pas budgétisé. Consciente des difficultés qui risquent de surgir, de ce côté, à l'avenir, la fédération sera contrainte d'imposer un cahier des charges aux clubs qui aspirent à s'aligner en coupes africaines. Un dirigeant fédéral dira à ce sujet qu'« il est hors de question de débourser un dinar des deniers de la FAF pour couvrir tel ou tel chapitre de la participation des clubs algériens en compétition internationale ». Le message est clair. Celui qui veut concourir en coupes africaines doit se prendre en charge et ne plus compter sur l'argent de la FAF. Le système de remboursement des frais engagés, instauré dans les années 1980, n'a plus cours. Confrontés à ce problème, nul doute que les clubs concernés vont se tourner vers la compétition arabe où ils sont débarrassés de ces soucis. En disputant la ligue des champions arabe, les clubs algériens ne déboursent pas un seul dinar. Le choix est vite fait. Cette situation pose, de nouveau, le problème de la prise en charge de la pratique du football de « haut niveau ».