Jean-Martin Folz et Fujio Cho ont dévoilé à la presse internationale les Peugeot 107, Toyota Aygo et Citroën C1 ; le résultat d'une coopération culturelle et industrielle ainsi que le résultat de l'amitié entre les deux hommes. Le 28 février au matin, l'usine tchèque de Kolin fêtait en grande pompe la sortie de chaîne des premières Peugeot 107, Toyota Aygo et Citroën C1. Le soir même, les patrons des deux groupes, Jean-Martin Folz (PSA Peugeot Citroën) et Fujio Cho (Toyota), présentaient à la presse internationale réunie à Genève les trois modèles issus de leur coopération. Presque quatre ans après la signature de cet accord de coopération (juillet 2001) et près de 3 ans après la pose de la première pierre (avril 2002), les deux hommes en ont profité pour dresser un premier bilan (positif) de leur coopération. Sans doute cet accord n'aurait pas eu le même impact sans l'amitié qui lie aujourd'hui les deux hommes. « J'aimerais remercier mon ami Fujio Cho dont l'implication a été déterminante », a déclaré Jean-Martin Folz, tandis qu'en retour, Fujio Cho a tenu à exprimer son « admiration personnelle pour M. Folz et toute son équipe ». Qualifié « d'événement exceptionnel » et de « coopération sans précédent » par Fujio Cho, cette décision prise par les deux hommes a fait travailler deux groupes issus de deux cultures radicalement différentes et aura enrichi les deux entreprises. Une sorte d'aventure parallèle à celle menée par Renault et Nissan. Expérimentée depuis plus de trente ans par PSA Peugeot Citroën, la coopération (devenue une marque de fabrique du groupe qui en a généralisé la pratique) a permis d'associer le meilleur de chacun. « Chacun a apporté sa culture et sa forme de pensée », a relevé Fujio Cho. « Toyota a été le meilleur partenaire possible pour déterminer une réponse efficace à la demande du marché. Cela a permis le partage des coûts de développement sans perte d'indépendance », a affirmé Jean-Martin Folz. Soulignant que le point fort de leur collaboration avait été le « processus de codécision » avec des « principes d'information et de consultation mutuelles ». Dans la répartition des tâches, Toyota a pris en charge la conception de l'usine, tandis que PSA Peugeot Citroën a développé les sièges et l'implantation du moteur diesel, et assumé la responsabilité des achats sur tout le projet. Les fournisseurs ont été choisis parmi les fournisseurs réguliers des deux groupes ainsi que les sous-traitants locaux. Les entreprises tchèques représenteront 50 % de la valeur des achats. Au final, les véhicules auront 92% de pièces communes. Prévu à hauteur de 1,5 milliard d'euros, l'investissement aura finalement été limité à 1,3 milliard. L'aide de la République tchèque (réglementée par l'Union européenne) aura représenté 15% du total de 'investissement. La capacité de production de l'usine de 300 000 unités aura été affectée à parité avec 100 000 unités pour chacune. Cette capacité est-elle en phase avec le potentiel de ce marché ? « Ce marché des citadines encore émergent repose sur quelques véhicules concurrents qui ne sont pas aussi modernes, attractifs et efficaces que les nôtres », a rétorqué Jean-Martin Folz. Alors que le projet arrive dans la phase commerciale pendant laquelle les trois marques seront désormais concurrentes, les deux groupes n'auront-ils pas à surmonter de nouvelles difficultés ? « Vu tous les domaines où nous avons eu des difficultés et la rapidité avec laquelle nous avons résolu ces questions, nous ne pouvons avoir que bonnes perspectives », a affirmé, confiant, Jean-Martin Folz. « Je suis tout à fait de cet avis. Je ne suis pas inquiet quant à l'avenir », a ajouté Fujio Cho. Une coopération qui semble se poursuivre en toute sérénité.