La colère semble gagner de plus en plus les 32 bénéficiaires des stands commerciaux de la rue Armande El Kaïm, se trouvant en contrebas du fameux souk El Asser, juste derrière le lycée Rédha Houhou. « Nous sommes toujours en stand-by, et nous n'arrivons toujours pas à jouir de nos droits bien que nous soyons en règle avec les autorités de la ville », nous rappellent ces anciens commerçants ambulants qui exerçaient d'une manière informelle à la rue du 19 Juin 1965 (ex-rue de France). Ces derniers, notons-le, ont fait l'objet d'une régularisation de la part des services de l'APC de Constantine pour activer dans la légalité. Une action menée sur décision du wali pour assainir les espaces publics et assurer des sources de revenus stables à ces jeunes chômeurs. Pour ce faire, ces commerçants ont bénéficié d' autorisations en bonne et due forme suite à une opération de tirage au sort organisée le 21 mars dernier au siège de la municipalité de Constantine. Toutefois, l'installation des stands dans les lieux désignés ne passera pas sans connaître de longues péripéties marquées par des incidents à la limite de l'émeute. A l'origine, quelques jeunes que les commerçants qualifient d'étrangers au quartier ont manifesté une opposition farouche à l'installation de ces stands et tentent par tous les moyens d'avorter l'opération prétextant qu'ils sont prioritaires par rapport aux bénéficiaires puisqu'ils résident dans les environs. « Ils ont même eu recours à l'usage des pierres et des bouteilles pour nous dissuader, défiant même les services de l'ordre ». La situation de crise qui a duré plusieurs jours ne connaîtra pas d'aboutissement, puisque la municipalité de Constantine n'ira pas au bout de son action en imposant son choix par le recours à la force publique. Craignant le pourrissement, les élus locaux ont préféré temporiser. Un statu quo qui semble durer dans le temps risquant même de pénaliser les bénéficiaires et faire l'impasse sur toute l'opération. Dans une correspondance adressée au wali de Constantine, au procureur général et à toutes les autorités de la ville et dont nous avons reçu une copie, les 32 bénéficiaires réclament une intervention urgente de la commune de Constantine à laquelle ils demandent d'assumer ses responsabilités pour leur assurer la protection nécessaire et leur permettre d'exercer leurs droits légaux. Les signataires de la requête rappellent qu'en cas de défaillance des autorités, ils seront amenés à installer leurs stands dès le début de la semaine prochaine envisageant toutes les conséquences que cela pourrait entraîner.