Depuis La Casbah, pour rejoindre la station du Faubourg, les cabines survolent plusieurs sites au grand plaisir du regard des usagers, devenus touristes malgré eux ! Pour prendre le téléphérique, depuis le centre de la ville, on doit aller à La Casbah, précisément à la rue Si-Abdellah. La station est située dans cette partie de la vielle ville, juste à côté du quartier Echaraâ où résidait, avant 1962, l'essentiel de la communauté juive. Juste à côté, le lycée Réda-Houhou, ex- lycée d'Aumale où la majorité des lettrés de la région et d'Algérie a suivi ses études avant 1962 quand le nombre de ces établissements, dans le pays, se comptait sur les doigts d'une seule main. Dans l'une des ruelles, se trouve le grand marché à ciel ouvert, qui continue à donner à cette partie de la vieille ville son cachet particulier et sa notoriété : Souk Al Asser. On y trouve, sur les étals en bois, fruits, légumes et même de la viande. Toutes les bourses y trouvent leur compte. On dit bien “Ksentina madinet el guelil”. Juste à côté, des commerces proposent les pâtes qui rentrent dans la préparation de la cuisine algérienne. D'autres boutiques achalandent les produits de l'artisanat local, de la dinanderie à la gandoura El Fergani, tout y est exposé. Depuis La Casbah, pour rejoindre la station du Faubourg, les cabines survolent plusieurs sites au grand plaisir du regard des usagers, devenus touristes malgré eux. Quand les Français sont entrés à Constantine, ils ont trouvé une cité concentrée sur un premier rocher abritant la vieille ville. Le premier édifice public important construit fut l'hôpital, actuel CHU situé à l'ouest de la ville sur un second rocher. Pour s'y rendre, on était obligé de faire un long détour par la corniche. Le pont de Sidi M'cid l'a rendu plus accessible depuis la vielle ville. Inauguré le 19 avril 1912, ce pont, long de 160 mètres, a une hauteur de 175 mètres. En plus de la circulation piétonne, les voitures l'empruntent dans un seul sens. De la cabine, au-dessus du pont, on admire ce dernier et, plus bas, les eaux du Rhumel coincées entre les rochers. Lors de la saison des pluies, les usagers du pont de Sidi M'cid sont à la fois bercés par les vents qui soufflent à plus de 600 mètres d'altitude et sont ensorcelés par le bruit de la crue des eaux à près de 200 mètres en contrebas. Une curiosité… à vivre avec modération par ceux qui ne résistent pas aux sensations fortes ! Une halte est proposée à la station du CHU. L'hôpital, ouvert en 1875 et après des travaux d'extension et d'aménagement, est aujourd'hui l'un des plus importants centres hospitalo-universitaires du pays où même un prix Nobel y a exercé un certain temps. En reprenant le voyage, on laisse derrière nous, le monument aux morts. Il s'agit d'une réplique de l'arc de Trajan qu'on retrouve dans le village archéologique de Timgad à Batna. L'arc est surplombé par une réplique de la victoire ailée dont la copie d'origine, en bronze, se trouve au musé du Koudiat. La stèle fut érigée à la mémoire des soldats tombés au champ d'honneur lors de la Première Guerre mondiale. De son balcon situé à 700 mètres d'altitude, on peut admirer la plaine de l'ex-Hamma Plaisance et le pont des chutes. Une table d'orientation installée par le Touring de France, nous aide à nous situer. En se rapprochant de la station du faubourg, on dépasse le pont El-Kantara , situé à notre droite. Il est le plus ancien des 7 légendaires ponts de la cité. Ce pont romain, qui a été détruit lors d'un des 82 sièges de la ville, fut reconstruit par Saleh Bey en 1792. Lors de la conquête française, il est encore détruit et la porte d'entrée à la ville fut enlevée. On parle d'un milier de soldats qui ont péri lors de son effondrement. En 1860, il est restauré par les Français. En bas du pont, on aperçoit les restes des célèbres jardins aménagés par les Beys. Arrivés au sommet du faubourg, actuellement ?mir-Abdelkader, la balade se termine. Commence alors, la route qui mène vers Djebel El Ouahch. C'est à partir de-là que la vieille ville était alimentée en eau potable, via le pont El-Kantara. Mourad KEZZAR