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Des maux pour l'écrire
Publié dans El Watan le 04 - 05 - 2005

Alors que les femmes de ménage passent un dernier coup de chiffon aux bureaux surchargés et que les portes du journal ne sont pas encore ouvertes, ils sont là.
Ils font les cent pas dans le couloir, sirotent une boisson dans le café du coin ou patientent à l'entrée du quotidien. Ils, ce sont des femmes, des hommes, des jeunes et moins jeunes, en groupe ou en solitaire, mais toujours munis d'une pochette ou d'un porte-document. Ils sont des anonymes venus dénoncer une situation ou soulever un problème. Le regard poignant, l'attitude réservée, à la limite de la timidité, ces citoyens qui prétendent souvent être des lecteurs assidus de Liberté (quand ils sont devant les locaux d'El Watan) viennent avec quelque chose. Désespérés ou encore en colère, ils portent leur voix et leur détresse auprès de la presse. Décriée, dénigrée ou adulée, la presse est tantôt le souffre-douleur, le tampon déjà imprégné de tous les maux sociaux ou le Zorro prêt à braver tous les dangers pour secourir des âmes en détresse. « Les cellules d'écoute et les médiateurs sociaux sont inexistants », explique le directeur du journal La Tribune. Et il n'est pas le seul. Ce motif revient incessamment dans la bouche de la plupart des éditeurs ou des journalistes de la presse algérienne. Certains y voient un signe flagrant de la puissance de l'écrit et de la place de la presse dans la société. D'autres, au contraire, préfèrent s'en tenir à un rôle plus circonscrit et moins dangereux : celui d'informer.
— Chafik Abdi, directeur du Jeune Indépendant : « Nous avons supprimé la page des lecteurs car l'expérience nous a démontré que c'est une page qui engendre beaucoup de problèmes. Concernant les personnes qui viennent exposer leur problème à travers une lettre adressée au Président, la responsabilité du journal est dégagée. Or ce n'est pas le cas. Il faut souligner que nous n'avons ni les capacités ni le temps de prendre en charge les problèmes évoqués par le citoyen. Parfois, il s'agit d'accusations graves, qui sont du ressort exclusif de la police. Ainsi, les journalistes ont été instruits pour ne prendre en charge que les cas qui sont commun à un grand nombre d'individus. Sinon, nous les orientons vers d'autres journaux. » Un fait nouveau est relevé par le directeur du Jeune Indépendant : « Certains se paient des placards publicitaires pour exposer leur cas. Un nouveau moyen réservé aux nantis. »
— Hassen Bachir-Cherif, directeur de La Tribune : « Par objectivité professionnelle et par éthique, on se penche rarement sur des cas particuliers. Si quelqu'un veut poser son problème, il existe des autorités compétentes. Par contre, on prend en charge les cas qui touchent un ensemble de citoyens. On peut même décider de provoquer une enquête. Le piège dans cette écoute, c'est de trier le bon grain de l'ivraie. D'ailleurs, beaucoup de journaux se sont fait manipuler. A mon avis, c'est le rôle de la presse : s'ériger en institution de contre-pouvoir à même d'être une passerelle avec les citoyens pour que le pouvoir dans son aspect hideux, c'est-à-dire bureaucratique, puisse être secoué. On ne peut que se réjouir quand cela aboutit au profit du citoyen. »
— Fouad Boughanem, directeur du Soir d'Algérie : « Ce n'est pas une situation normale, mais la presse constitue leur seul recours. Personne ne les écoute. Le tissu associatif n'est pas réceptif et le médiateur a disparu. Nous avons retiré très vite la rubrique courrier des lecteurs car, dans 99% des cas, il s'agissait de lettres liées à un licenciement ou à des problèmes de logement. Ces gens vivent des situations de détresse, et c'est pour cela que nous continuons de les recevoir. Cependant, il faut être vigilant, car, très souvent, ils présentent le problème à leur avantage. Nous traitons les problèmes collectifs. Et cela relève, en définitive, de l'appréciation du journaliste qui les reçoit. »
— Mounir Boudjemâa, du bureau d'Alger du Quotidien d'Oran : « C'est une bonne chose, car cela veut dire que les citoyens considèrent la presse comme un recours. La presse algérienne est socialement ancrée dans l'imaginaire. Dans la pratique, on dirige les personnes qui se présentent selon la rubrique concernée. Les poursuites en diffamation ne sont pas un frein. D'ailleurs, la justice ne nous concerne pas si on agi en professionnel. La difficulté repose sur des articles non étayés ou des éléments d'information peu crédibles. Il faut reconnaître qu'il y a une facilité de la pratique journalistique due à une formation sur le tas, sans encadrement. Aujourd'hui, il convient de réfléchir à une nouvelle approche pour un nouveau type de journaliste. »
— Ali Djerri, directeur du quotidien arabophone El Khabar : « On reçoit quotidiennement beaucoup de monde. Nous avons un service des relations publiques qui gère les gens qui se déplacent à notre rédaction. Nous dégageons un journaliste à cet effet qui peut ensuite directement se rendre sur place, si besoin est. Nous avons également une page pour le courrier des lecteurs qui sort deux fois, voire trois fois par semaine. Nous envisageons de désigner un médiateur qui fera le pont entre le citoyen et le journal. La société n'étant pas encadrée, nous sommes très souvent amenés à panser ses souffrances. Un peu comme les urgences de l'hôpital. »
— Ali Ouafek, rédacteur en chef de Liberté : « Nous recevons les gens qui se déplacent à notre rédaction puis nous évaluons l'information qui nous est rapportée. Cela pourrait faire l'objet d'un article ou d'un Radar. Nous avons pour règle de toujours vérifier les informations et nous tentons de joindre l'autre partie. Le problème se pose lorsque l'autre partie ne répond pas. A ce moment-là, nous décidons de publier ou pas l'information divulguée par le citoyen. »


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