Entamée depuis décembre 2004, la campagne de lutte hiverno-printanière contre les rongeurs, la mérione notamment, se poursuit toujours. Cette campagne, selon la cellule de communication de l'Institut national de la protection des végétaux (INPV), touchera 29 wilayas avec une superficie infestée de 490 750 ha. Une bonne partie de cette surface, soit 370 601 ha a été d'ores et déjà traitée. Les traitements se poursuivent par ailleurs dans les 5 wilayas restantes. Les opérations sont encadrées par les services de la protection des végétaux. Selon les spécialistes de l'INPV, les fléaux les plus redoutés en agriculture sont, entre autres, les rongeurs avicoles, le criquet marocain, le moineau espagnol et la punaise des céréales. « Les prospections réalisées sur le terrain par les équipes de la protection des végétaux ont mis en évidence des éclosions de criquets marocains dans les maquis et les sols incultes de Sidi Bel Abbès et Tiaret (...). En l'absence de lutte, ces criquets risquent de constituer des essaims et d'envahir les cultures à l'instar du criquet pèlerin », ont indiqué les initiateurs de cette campagne. Toutefois, la punaise des céréales a été également décelée dans la région ouest du pays. « Sortant de ses gîtes d'hiver, principalement des touffes de diss, la punaise s'installe actuellement en lisière des champs de céréales pour se nourrir des orges spontanées en attendant d'attaquer les céréales cultivées dès qu'elles sont réceptives », ont souligné les spécialistes. Concernant le moineau espagnol, autre fléau dévastateur, les premières colonies ont été signalées dans les régions de l'ouest du pays, particulièrement à Mostaganem, Oran, Tlemcen, Tiaret et Mascara. Selon notre source, « dans les régions d'Oran et de Mostaganem, la ponte a déjà eu lieu et les premiers oisillons ont fait leur apparition. Ces derniers qui constitueront, à coup sûr, la première génération d'oiseaux ravageurs de cultures se joindront à leurs parents pour s'attaquer aux céréales précoces qui sont leur première nourriture ». La stratégie de lutte, selon les initiateurs de la campagne, repose sur la méthode de dénichage à l'aide de perches aménagées et confectionnées à l'INPV. Ces dernières ont été confiées, en début de campagne, aux opérateurs spécialisés dans le dénichage. Cette opération consiste en la destruction des nids pendant le stade biologique de couvaison ou d'éclosion des oisillons, mais avant leur envol. Les nids détruits sont dénombrés et incinérés avec leur contenu. A ce jour, 127 000 nids ont été détruits.