Invité à Constantine pour présider l'ouverture du deuxième séminaire international sur les médicaments génériques, le PDG du groupe Saïdal, Ali Aoun qui venait d'inspecter l'unité de fabrication d'insuline de Constantine, a organisé une rencontre avec la presse. Evoquant la stratégie de son groupe en matière de production de médicaments, M. Aoun, a rappelé que l'Etat engage annuellement des dépenses variant entre 15 et 20 millions de dollars pour couvrir la facture d'importation d'insuline. « Si nous œuvrons pour alléger cette facture, il nous sera difficile de commercialiser notre production d'insuline qui sera fabriquée par l'unité de Constantine même si nous disposons du certificat de la libre vente (CLV), car il nous faudra d'abord convaincre les gens de pouvoir changer de produit en optant pour le nôtre », indiquera M. Aoun. Les craintes des diabétiques demeurent légitimes, notamment parce qu'ils ont toujours fait face à des ruptures de stock. Appelée à couvrir la demande de 800 000 diabétiques utilisant l'insuline à l'échelle nationale, avec une augmentation évaluée de 8 à 10% par année, l'unité de production d'insuline de Constantine, deuxième du genre en Afrique, après celle implantée en Afrique du Sud, est prête à 99% et entamera des essais dès juin prochain, selon Ali Aoun. Elle devra assurer 2,5 millions de flacons injectables par an pour 2006, fabriqués à partir de la matière première fournie par la firme Aventis. « Si les choses marchent comme prévu, nous maintiendrons notre contrat avec Aventis même si nous avons le choix entre quatre firmes connues à l'échelle internationale », soutiendra-t-il. Ecartant toute éventualité d'exporter l'insuline de l'unité de Constantine, M. Aoun mettra en exergue la priorité de couvrir le marché national tout en confiant la distribution au réseau du groupe Saïdal. « Même si nous devons faire face à la concurrence des importateurs, nous avons l'avantage de proposer de l'insuline à des tarifs inférieurs de 20 à 30% », précisera le patron de Saïdal. L'unité de fabrication d'insuline de Constantine, dont les travaux ont été lancés en avril 2004 , aurait coûté au groupe un investissement de 1,3 milliard de dinars, avec des estimations de deux milliards de dinars de chiffre d'affaires par an.