En application de la nouvelle loi 01-20 du 12 décembre 2001, le plan d'aménagement de wilaya (PAW) a été au centre d'une série de rencontres et de concertations visant à envisager et à concevoir les voies et moyens concourant au développement conséquent de ce secteur, entaché, une vingtaine d'années durant, par des approches urbanistiques incohérentes, voire anarchiques, qui ont tout au plus conduit au blocage de toute perspective sérieuse de développement local. A cet effet précis, une troisième rencontre a été organisée, mercredi dernier, au lycée Mohamed Khemisti de Chelghoum Laïd. Laquelle rencontre a été consacrée à la zone sud de la wilaya qui englobe les daïras de Téleghma, Tadjenanet et Chelghoum Laïd, après celles qui ont été consacrées à la zone du massif nord composée des daïras de Tassadène, Beïnen, Sidi Merouane et Grarem et la bande centrale qui renferme 16 communes du Centre. Les débats aussi contradictoires que constructifs développés par les partenaires présents, P/APC, chefs de daïra, urbanistes et architectes, ont globalement convergé vers le constat peu reluisant que les erreurs urbanistiques commises par le passé et les approches archaïques érigées en modèle à l'endroit du secteur de l'aménagement territorial ont accouché d'une foultitude de dysfonctionnements et de carences qui ont fait que la dynamique de développement local s'en est trouvée largement compromise. De l'avis de plusieurs intervenants, le « couloir » sud de la wilaya et, à un degré moindre, la zone intermédiaire (centre de la wilaya) constituent l'axe idoine pour la mise en œuvre d'un PAW crédible fondé sur des schémas directeurs intelligents pouvant servir de tremplin à la relance de l'activité économique dans toute la région. Argument battu en brèche par le directeur de la planification et de l'aménagement du territoire (DPAT) qui balaie d'un revers de la main le sacro-saint principe de primauté des grands centres urbains des zones (intermédiaires et sud) sur les grands projets et les réalisations d'envergure. Il étayera son argumentaire par le fait, affirme-t-il, que toute vision objective d'aménagement territorial doit s'inscrire dans un contexte global et devra être sous-tendue par des schémas directeurs mûrement élaborés. « Consolider un PAW intelligent, dira enfin le DPAT, c'est tenir compte des paramètres d'homogénéité, de proximité et de complémentarité des localités et des régions qui sont géographiquement mitoyennes l'une de l'autre. » La détérioration avancée des voies de communication, la défectuosité des réseaux routiers, dont 1500 km de chemins communaux (CC) non encore classés, les réticences autour du nécessaire repositionnement des zones d'activités dans un véritable contexte de production, le manque de réseaux fiables de communication entre le Nord et le Sud, sont autant de problèmes qui nécessitent la mise en place d'un PAW salvateur. D'autres intervenants dénoncent l'incongruité de la position excentrée du chef-lieu de wilaya censé être un centre de rayonnement régional, alors que le réel développement passe inévitablement par la bande sud qui recèle d'énormes potentialités en matière d'énergie gazière et électrique, outre la disponibilité d'une réserve foncière assez importante. C'est dans cette immense partie de la wilaya, caractérisée aussi par de grands mouvements migratoires et un intense trafic routier sur la RN5, la RN5A, la RN 100 et la ligne du chemin de fer que les activités commerciales, l'agriculture, l'élevage, les ressources hydriques et l'investissement privé sont prépondérants et annonciateurs d'une véritable relance économique.A priori, si ces troisièmes assises ayant pour thème essentiel la mise sur les rails d'un PAW prometteur ont permis de défricher de long en large le terrain de l'aménagement du territoire, elles n'ont pas été sans soulever les carences et les insuffisances de ce secteur, conséquence de plusieurs années de tâtonnements et d'approximation.