Le documentaire de Mehdi Lallaoui et de Bernard Langlois sur les massacres de Sétif a été projeté au Forum des images (Paris) devant un public très intéressé par cette période sombre de l'histoire.Emotion et pédagogie. L'émotion était palpable dans la salle. Ainsi donc, le 8 Mai 1945 n'est pas seulement jour de la victoire sur le nazisme mais aussi un jour de deuil, de massacres de populations civiles. A la fin de la projection de Les massacres de Sétif, un certain 8 Mai 1945, le public était partagé entre le recueillement et les applaudissements. Et il y a eu les deux. Le documentaire de Mehdi Lallaoui et Bernard Langlois a remué les consciences, réveillé des souvenirs. « C'est la première fois que j'entends parler de ces massacres du 8 Mai. Pour moi, c'est la Libération, la victoire contre les nazis. C'est une honte de nous avoir caché ce côté sombre de notre histoire », s'indigne Nicolas, étudiant. « Je suis une fille d'Algériens. Quand j'avais 15 ans, je passais devant le consulat d'Algérie à Nanterre qui était situé dans la rue du 8 Mai. Dans ma naïveté, je croyais que c'était pour Sétif ! », confie Kadidja Bourcart, maire adjointe de Paris, en charge des étrangers non communautaires (Européens). La parole s'est déliée. Le public se l'est accaparée. Da Boussaâd ne cache pas son émotion. Il a pleuré quand, sur l'écran, un témoin raconte son retour de la guerre. Jeune aspirant dans l'armée française, il avait hâte de revenir chez lui après quatre ans passés sur des champs de bataille en France et en Italie. Il se voyait accueilli en héros. Il découvre que son père et ses deux frères ont été abattus avant d'être jetés dans les gorges de Kherrata. C'est le moment fort du documentaire. Un témoignage très émouvant.