Les citoyens d'Aït Chaffaâ (25 km à l'est d'Azeffoun) ont procédé la semaine dernière et pendant trois jours à la fermeture du siège de l'APC pour réclamer l'annulation de la liste des bénéficiaires de l'aide à l'autoconstruction. Les protestataires ont bloqué l'entrée de la mairie avec de la brique pour empêcher tout accès au siège de l'assemblée. Les citoyens d'Ait Chaffaâ ont observé un sit-in pacifique devant le siège de la daïra d'Azeffoun où les forces de l'ordre sont intervenues et dispersé la foule. L'opération s'est soldée par l'arrestation de sept personnes, dont deux citoyens comparaîtront devant le tribunal d'Azazga le 15 mai prochain tandis les cinq autres sont remis en liberté. « Les autorités nous accusent d'être derrière le mouvement de protestation auquel ont participé les citoyens d'Aït Chaffaâ qui ne demandent que leurs droits et une équité dans la distribution des aides accordées par l'Etat à l'autoconstruction », nous explique Mustapha, un habitant d'Igoudjdal arrêté par les services de sécurité. Les 22 comités des villages d'Aït Chaffaâ accusent le P/APC de distribuer un premier quota de 50 aides (sur un total de 130 pour l'année 2005) sans effectuer une véritable enquête sur le terrain. Ils affirment n'avoir pas été associés à la confection de la liste de bénéficiaires qu'ils ont rejetée à deux reprises en l'espace d'un mois. Interrogé sur le sujet, un élu de l'APC nous explique que « la priorité a été accordée dans la première liste aux demandeurs dont les dossiers ont été déposés depuis des années ». Cela veut dire que la situation n'a pas été actualisée et c'est ce qui a provoqué l'ire des habitants de la région. Ces derniers déclarent que parmi les bénéficiaires de 50 millions de centimes (le montant de l'aide allouée), figurent des personnes qui ont quitté leur village depuis belle lurette. Le P/APC d'Aït Chaffaâ affirme : « Nous n'avons rencontré de problèmes qu'avec trois villages qui sont ceux d'Aït Chaffaâ, Igoudjdal et Ighil M'hand. Les autres villages ne se sont pas opposés à notre liste. » Et d'ajouter : « Nous avons demandé aux comités de nous aider dans notre enquête pour ne pas léser les véritables nécessiteux. » Et d'expliquer : « Il y a des hameaux où le nombre d'inscrits sur les listes est supérieur au nombre de foyers qui existent ». Le chef de daïra d'Azeffoun a demandé à la population de déléguer dix représentants de chaque village qui se chargeront d'établir les listes. Mais les comités de villages éprouvent d'énormes difficultés dans l'opération de recensement des nécessiteux car, affirme-t-on, tout le monde se dit dans le besoin. En attendant que toutes les listes des éventuels bénéficiaires soient remises au chef de daïra, le problème continue à animer les débats des citoyens d'Ait Chaffaâ, décidés à obtenir satisfaction.