A Sidi Amar, commune de la daïra d'El Hadjar à une douzaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, la population continue à vivre au rythme des scandales. Après les faux marchés et les réceptions de travaux imaginaires à l'origine de l'interpellation et la mise sous mandat de dépôt du P/APC et de plusieurs de ses proches collaborateurs, une autre affaire a surgi. Il s'agit de celle ayant trait à la réalisation des 140 plateformes dont les travaux, entamés en 2002, ne sont toujours pas achevés. La déception des bénéficiaires n'a d'égale que les souffrances qu'ils vivent au quotidien dans les bidonvilles qu'ils occupent depuis des décennies. Pour tenter d'alerter l'opinion publique et les autorités locales sur leur situation, les 140 familles n'ont pas trouvé d'autre solution que l'organisation de sit-in quotidiens devant le siège de la commune. A qui veut bien les entendre, les mères et pères de famille exhibent la décision d'attribution qui leur avait été remise individuellement en 2002. Huit mois auraient été prévus pour la réalisation des 140 plateformes. « Si les sit-in que nous observons quotidiennement ne mènent à rien, nous sommes prêts à passer à la grève de la faim. Soumis aux intempéries de ces dernières années, nos bidonvilles ne sont plus habitables et nous n'avons pas les moyens de procéder à une quelconque réparation. Eté comme hiver, nous endurons depuis des années les affres de l'hiver et, en été, les maladies à transmission hydrique frappent particulièrement nos enfants. Soumis à la malvie, contraints de veiller très tard à l'extérieur sous les effets de l'exiguïté de nos masures, nos jeunes sont constamment au contact de la délinquance », ont affirmé plusieurs d'entre eux. Du côté des élus de l'APC et du chef de daïra, le non-achèvement des plateformes est du à la défaillance de la dizaine d'entrepreneurs en charge de la réalisation. Ces derniers auraient exigé une réévaluation des prix au regard de la fluctuation à la hausse qui a frappé les matériaux de construction. Malgré les nombreuses réunions destinées à chercher une solution, ce dossier est resté en l'état. Il est à l'origine de l'annulation de plusieurs autres projets similaires, décidée par la daïra d'El Hadjar.