Sans avoir la prétention d'être des chefs de file, un groupe d'artistes et de plasticiens de Constantine a décidé de prendre son destin en main en créant un collectif baptisé Carré d'art. Face à la situation d'immobilisme et de stagnation qui règne depuis quelques années dans les milieux des arts plastiques, le collectif Carré d'art s'est fixé pour objectif d'intervenir afin de lancer une nouvelle dynamique à travers la programmation des cycles d'expositions libres. Une idée qui a germé au sein de l'association Espace action culturelle et qui s'est développée grâce au dévouement d'artistes engagés. « Nous œuvrons pour sensibiliser les gens et faire parvenir le message des arts plastiques à ceux qui n'ont pas la chance d'accéder aux galeries », nous lancera Hacène Chorfi, porte-parole du groupe. En l'absence d'une animation culturelle sérieuse dans les programmes des municipalités, coïncidant avec la fermeture, toujours injustifiée, des salles d'exposition et des infrastructures culturelles censées être ouvertes à toutes les initiatives créatrices, le collectif carré d'art se propose d'ouvrir des espaces d'échanges libres, harmonieux et stables pour tous les artistes peintres producteurs. « Nous avons sollicité à maintes reprises les autorités locales pour l'ouverture des ateliers pour les activités artistiques mais sans résultat, alors que les locaux désaffectés existent et ne nécessitent qu'une simple rénovation. » La volonté a toujours fait défaut du côté des élus dans une ville qui a tous les atouts pour être un carrefour culturel. « Néanmoins, nombreux ont été les plasticiens séduits par notre action. On organise occasionnellement des expositions collectives à travers les centres culturels de l'est algérien avec la participation des artistes peintres tels Amine Khodja, Leïla Baghli, Nora Hamoudi, Mohamed Boulakroun, Hacène Chorfi, Chafika Bendali Hacine, Bechiri Lannabi Hafiza et autres ». « On ambitionne d'apporter un plus à l'édifice des arts plastiques avec le souhait de ressusciter, un jour, le salon national des arts plastiques de Constantine que certains opportunistes ont fini par détourner et dénaturer. Tous ceux qui partagent nos idées et veulent y contribuer seront les bienvenus », soutiendra Hacène Chorfi.