Synthèse de Sihem Ammour Depuis quelques années, l'Etat algérien se préoccupe de plus en plus de l'aspect esthétique des ouvrages d'art et des plans urbanistiques en associant davantage d'artistes plasticiens et d'artisans dans la réalisation de ses projets. Ainsi, il devient de plus en plus usuel que les architectes et les spécialistes en arts plastiques travaillent la main dans la main pour remodeler le visage urbain des villes algériennes. C'est dans cet esprit que la relation de complémentarité entre l'architecture et les arts plastiques a été le thème d'une journée d'étude, organisée mardi dernier à l'initiative de la faculté des lettres et des arts de l'université Abdelhamid Ibn Badis de Mostaganem. En présence d'étudiants des départements des arts et d'architecture, de nombreux spécialistes ont présenté des interventions afin de mettre en exergue les facteurs qui avaient conduit à la séparation de l'art pictural de l'architecture et son impact sur la culture, et à rechercher les voies et moyens de rétablir la relation entre eux. Parmi ces conférences, citons, «la fonction de l'art et de l'architecture dans l'histoire», «l'esthétique dans l'art architectural islamique», «la réalité du bâtiment algérien moderne» et «l'architecture contemporaine- étude d'une esthétique critique.» Dans le cadre de cette journée, la professeure Hadjer Chergui du département des arts de l'université de Mostaganem a souligné dans sa conférence intitulée «la relation ancrée entre l'architecture et l'art plastique dans les civilisations antiques», que les différents arts (graphie, sculpture, décoration, gravure et autres, ont accompagné la construction depuis l'ère préhistorique et ont évolué au fil des siècles par l'accumulation de connaissances transmises de génération en génération dans les différentes sociétés et civilisations successives. Elle a ajouté que la relation de complémentarité entre l'architecture et les arts plastiques «réside dans le besoin de chacun pour l'autre», en notant que le bâtiment nécessite des dessins, des plans et une touche artistique avant l'opération de construction proprement dite. Pour sa part, la professeure Nadia Kedjal du même département a appelé, dans une communication sur «l'usage des arts plastiques populaires en architecture ottomane en Algérie», à «boycotter toute architecture qui ne prend pas en compte les valeurs esthétiques ou les traditions et coutumes algériennes», et à «relancer les formes architecturales héritées, ainsi que les arts picturaux et l'artisanat populaires». La conférencière a également mis l'accent sur la nécessité d'intensifier les études et la recherche universitaire au niveau des facultés d'architecture et des Beaux-Arts, afin de concilier la modernité et de préserver le patrimoine et les traditions en matière de conception architecturale, de choix des matériaux de construction et de l'ornementation.