La préparation de la visite de M. Poutine, président de la Fédération de Russie en Algérie, se prépare activement au niveau de la représentation diplomatique de ce pays à Alger. Elle devrait intervenir avant la fin de l'année 2005. Organisée ce lundi, dans le cadre de la commémoration du 60e anniversaire de la victoire sur le fascisme, la réception a été une occasion pour Yuri Korgagin, consul général de Russie à Annaba, et ses proches collaborateurs d'en parler succinctement. Ils ont souligné les perspectives prometteuses qu'elle offre pour les deux pays, notamment sur le plan des échanges commerciaux. Selon les diplomates en poste au consulat général de Russie à Annaba, M. Poutine, qui sera accompagné de plusieurs ministres dont celui du Commerce et d'hommes d'affaires, ne viendra pas en Algérie en touriste et les mains vides. Il a été en effet précisé que le président russe et son hôte algérien Abdelaziz Bouteflika devraient entamer des discussions sur la coopération bilatérale et sur les questions d'ordre international, notamment le dossier irakien, celui du Proche-Orient et de lutte antiterroriste. Selon nos mêmes interlocuteurs, pour marquer les bonnes dispositions de son pays vis-à-vis de l'Algérie, Vladimir Poutine annoncera l'effacement des deux tiers de la dette extérieure algérienne en faveur de la Russie (crédits intergouvernementaux entre l'Algérie et l'ex-Union soviétique sur la base des dispositions du protocole d'accord algéro- russe du 22 décembre 1992. Ils ont indiqué que cet effacement engloberait la totalité des 4 milliards de dollars dont 3,5 en dépenses militaires. Nos interlocuteurs du consulat général de Russie se sont refusé à donner davantage de détails sur les différents et nombreux scandales qui avaient entouré les différentes opérations de remboursement. Rappelons qu'à la fin des années 1990, le dossier de cette dette extérieure algérienne en faveur de la Russie avait fait couler beaucoup d'encre. A l'époque, les journaux russes avaient qualifié ce dossier de remboursement de la dette algérienne comme étant un Yeltsinegate. La mainmise de la mafia russe sur le secteur de l'importation a été à l'origine d'un scandale politico-financier éclaboussant de gros pontes au pouvoir dans les deux pays durant la même période. Cette visite de M. Poutine sera précédée par l'arrivée à Alger, au mois de juin 2005, d'une importante délégation d'hommes d'affaires russes et par l'organisation d'un forum économique à Annaba. Cette dernière manifestation regroupera des opérateurs économiques représentant des entreprises publiques et privées des deux pays. Des économistes à Annaba ont estimé que le « courant commercial » entre les deux pays pourrait se développer à la faveur de cette visite dans des secteurs tels que la recherche médicale et scientifique, la communication satellitaire, l'ingénierie, le BTP, l'agroalimentaire, les techniques de gestion de l'eau, l'armement et le textile. Même si du côté des Russes on se dit disposé à fournir le savoir-faire et la technologie dans tous les secteurs d'activité, du côté des opérateurs algériens on exprime un certain scepticisme. La position des Algériens est argumentée par le niveau très bas des échanges commerciaux entre les deux pays et par les problèmes de visa auxquels ont été confrontés ces dernières années les opérateurs économiques russes intéressés par des investissements en Algérie. Interrogé, Idriss Yalaoui, président de l'Association nationale des exportateurs algériens, a estimé que « tout ce que je sais est que le niveau des échanges entre l'Algérie et la Russie a toujours été dérisoire. Certes, de part et d'autres, il y a eu quelques opérations d'import-export, mais elles étaient insignifiantes. La visite de la délégation d'hommes d'affaires russes à Alger et à Annaba le mois de juin 2005, qui sera suivie à la fin de l'année par celle officielle de Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, est le prélude à une intensification des contacts entre les deux pays. Notre association activera pour collaborer à la réussite de ces deux visites et à l'augmentation des échanges entre nos deux pays. »