Oran puis Alger accueilleront, les 26 et 29 mai, le grand pianiste canadien Alain Lefèvre, pour un concert de musique classique, presque entièrement dédié au regretté André Mathieu. Organisés dans le cadre des activités culturelles de l'ambassade, ces deux concerts seront précédés de master class avec des étudiants en musique. Mais en attendant son arrivée sur le sol algérien, l'ambassadeur du Canada à Alger, Robert Peck, a organisé, hier, pour un premier contact, une conférence téléphonique avec le musicien, à l'ambassade. Alain Lefèvre, qui a gagné le trophée Félix, décerné par l'ADISQ dans la catégorie Meilleur album classique de 2001 pour son admirable interprétation du concerto de Mozart n°23, n'est pas un musicien comme les autres. Pour lui, l'objet de la musique ne s'arrête pas à l'ouï, mais va au-delà des frontières, s'adressant à tous les peuples de la planète, pour donner un impact positif pour les jeunes, notamment les délinquants, les enfants malades et les victimes de la guerre. « Les enfants ne doivent jamais payer pour la stupidité de leurs parents », dit-il pour illustrer sa vision. C'est ainsi qu'il s'est produit dans plusieurs pays du Moyen-Orient et à Sarajevo, juste après la guerre. Soliste, il a été l'invité du Royal Philharmonic Orchestra de Londres, de la SWR de Stuttgart, de l'Orchestre symphonique de Hamburg, de l'Orchestre symphonique de Nürnberger, du Detroit Symphony, du National Symphony à Washington, du Houston Symphony et du Pacific Symphony, du Toronto Symphony, de l'Orchestre symphonique de Montréal, de la Philharmonie de Lorraine et des Virtuoses de Moscou. Mais pour donner un aperçu sur son talent, autant reprendre ce qui a été dit à son propos dans la Fanfare Magazine (revue canadienne) : « Alain Lefèvre est spectaculaire. Il a des doigts d'acier et un son immense. » Ou encore dans Sacramento Bee : « La performance d'Alain Lefèvre restera l'une des plus remarquables de la saison, peut-être même de la décennie. » Et hormis la musique classique, le pianiste, tout en respectant la créativité, ne semble pas franchement apprécier les musiques actuelles. « Je ne suis pas contre les autres musiques, mais il est certain qu'on manque de qualité. » Ce qui l'intéresse et l'émeut, ce sont les musiques traditionnelles de tous les pays. Sur « Espace Musique », une émission qu'il anime tous les dimanches matins sur Radio-Canada, il diffuse ses coups de cœur qu'il découvre en sillonnant le monde pour donner des récitals. A la question de savoir ce qu'il avait programmé pour ses deux concerts en Algérie, le pianiste explique qu'il ne compte pas servir une soupe traditionnelle. Il propose un récital d'André Mathieu qu'il qualifie de « phénomène extraordinaire ». Et ce sera pour lui une première que d'exporter cette musique en particulier, hors des frontières canadiennes. Il ne s'arrêtera pas là, puisqu'il compte présenter quelques-unes de ses compositions, dont la plus récente Petite mère, dédiée à sa mère, actuellement malade. En attendant de le voir en chair et en os, Alain Lefèvre se dit ravi de découvrir l'Algérie et de se produire dans « le berceau de la culture ». « Ma venue est très émouvante », avoue ce musicien qui a pris place devant un piano à l'âge de 4 ans et qui y est encore.