Alain Lefèvre, grand virtuose et défenseur acharné de la musique classique qu'il place au-dessus de tout au point de ne pas “accepter”, si l'on peut dire, les autres musiques, moins “pures” bien sûr, tout en respectant toute créativité, sera présent en Algérie les 26 et 29 mai. Cet évènement musical fort attendu a été annoncé par le département culturel de l'ambassade du Canada, une programmation qui entre dans le cadre des activités culturelles de l'ambassade du Canada. Ces deux concerts seront précédés de master class avec des étudiants en musique. Outre sa participation à de nombreux festivals internationaux, dont ceux de Cervantino d'Istanbul, de Wolf Trap d'Epidaure et de Montréal, on le retrouvera sur les scènes du Royal Festival Hall de Londres, des salles Pleyel, du Châtelet et Gaveau à Paris, du Kennedy Center à Washington, d'Irvine Meadows et du Orange Country Performing Arts Center en Californie, du centre Molson à Montréal, du Roy Thompson Hall et du Glenn Gould Studio à Toronto, d'Oji Hall à Tokyo, du Megaron d'Athènes, du Centro nacional del Artes à Mexico, de la Scala à Milan, de la Beethovensaal à Stuttgart, ainsi que dans de nombreux autres pays. Lauréat à neuf reprises du 1er prix au concours de musique du Canada, il est également récipiendaire des premiers prix de piano et de musique de chambre du Conservatoire national supérieur de musique de Paris dans la classe de Pierre Sancan, lequel voit en Lefèvre “l'un de ses plus brillants disciples, destiné à une grande carrière”. Ce parcours brillant, Alain Lefèvre l'a commencé à l'âge de 18 ans au Canada en signant ses premières compositions et gagnant plusieurs concours prestigieux, bien qu'il soit né en France de parents français ayant immigré au Canada. La discographie d'Alain Lefèvre couvre un répertoire allant du Concerto pour piano de John Corigliano au Concerto numéro 23 de Mozart, incluant des enregistrements des œuvres de Bach, Beethoven, Brahms, Chopin, Debussy, Rameau, Ravel, Satie, Scarlatti, Schubert, Soler et Wagner. Lefèvre s'est joint à la maison de disques Analekta et la première parution sous cette étiquette, en janvier 2002, soit celle des Six Moments musicaux opus 16 de Rachmaninov et les Tableaux d'une exposition de Moussorgski, s'inscrivait dès sa sortie en tête du palmarès des meilleures ventes. Alain Lefèvre, qui a joué par le monde dans des salles prestigieuses, se dit plus réceptif quand il se produit dans des pays comme le Moyen-Orient ou à Sarajevo, juste après la guerre. En attendant et préparant sa venue en Algérie, l'ambassadeur du Canada a Alger, Robert Peck, a organisé un premier contact ; une conférence téléphonique avec le musicien à l'ambassade en présence de plusieurs journalistes. Alain Lefèvre se dit très heureux de se produire en Algérie dans “le berceau de la culture” et que sa venue “est très émouvante”. Pour Alain Lefèvre, la musique va au-delà des frontières et s'adresse à tous les peuples de la planète, pour donner un impact positif aux jeunes, notamment les délinquants à qui il consacre beaucoup de son temps. Ce qui l'intéresse et l'émeut, ce sont les musiques traditionnelles de tous les pays. Sur “Espace Musique”, une émission qu'il anime tous les dimanches matin sur Radio-Canada, il diffuse ses coups de cœur qu'il découvre en sillonnant le monde pour donner des récitals. À la question de savoir ce qu'il a programmé pour ses deux concerts en Algérie, le pianiste explique qu'il proposera un récital d'André Mathieu qu'il qualifie de “phénomène extraordinaire”. Ce sera pour lui une première que d'exporter cette musique, en particulier hors des frontières canadiennes. Il ne s'arrêtera pas là puisqu'il compte présenter quelques-unes de ses compositions, dont la plus récente Petite mère, dédiée à sa mère, actuellement très malade, un hommage qu'il rend tendrement à sa mère. N. B.