SPA depuis 1998, l'ex-Enel d'Azazga remonte la pente. Les challenges sont multiples, mais les performances sont quand même perceptibles. Ses trois unités carburent à des rythmes variables. La fierté de cette entreprise des industries électrotechniques est sans conteste l'unité transformateurs qui assure 80% du chiffre d'affaires. Ce produit est incomparable sur le plan de la qualité, dit-on avec assurance. En 2003, 4000 unités ont été produites et 4500 l'année dernière. Ce produit occupe jusqu'à 70% de parts de marchés. Le directeur général, Mohamed Akliouat, donne des précisons : "Nous produisons des transformateurs dont la puissance varie entre 50 et 2000 KVA que nous écoulons auprès des entreprises d'électrification, des moteurs de 0,25 KW et 400 KW et qui sont achetés par les cimenteries, les briqueteries, Ispat entre autres, alors que les groupes électrogènes sont généralement demandés par les administrations, les établissements scolaires et l'ANP. Nous avons également une unité de prestations techniques. Viabilité En fait, Electro Industries est leader en électrotechnique au niveau national." Aujourd'hui, l'entreprise produit son propre label après une production sous licence Siemens. Depuis le mois de mai 2004, cette EPE exhibe une noble reconnaissance : certification ISO 9001 version 2000. Elle ne souffre pas de stocks, comme c'était le cas la dernière décennie. L'entreprise a gagné en viabilité depuis son assainissement financier par les pouvoirs publics en 2003. "C'est une véritable bouffée d'oxygène, car on était étouffé par le poids des dettes contractées auprès des banques", dit encore le directeur. Electro Indsutries enregistre une croissance de 65% et son chiffre d'affaires est en augmentation. En quatre ans, il est passé d'un milliard de dinars à un 1,65 milliard. Depuis sa transformation en SPA, l'entreprise a adopté une démarche qui lui assure son équilibre actuel : produits de qualité et une politique rigide de l'emploi (lire article ci-contre). Cela lui permet de faire front à plusieurs défis : des approvisionnements difficiles (voir "El Watan Economie" du 25 avril 2005), des droits de douanes contraignants et une concurrence déloyale. M. Akliouat indique : "La matière première tend à devenir un produit rare dans les marchés européens. Les entreprises chinoises prennent tout et ces produits ont connu des augmentations qui ont atteint les 30% l'année dernière. Concernant les droits de douanes, nous faisons face à une situation étonnante : les importateurs de produits finis sont taxés à 5% alors que les producteurs voient leur matière première importée taxée entre 15 et 30%. Il est difficile dans ce cas de se maintenir et d'être compétitif." L'entreprise algérienne n'est plus protégée et la libéralisation du marché risque de l'enfoncer davantage. L'appel d'offres est devenu la règle pour tous : les EPE, le privé tout comme les importateurs étrangers. "Pourtant, il existe un arrêté interministériel qui donne le droit de préférence aux entreprises algériennes à hauteur de 15%. C'est-à-dire, si leur offre est de 15% plus chère que les concurrents, elle doit être retenue. Mais les clients ne respectent pas cette disposition", déplore M. Akliouat. En dépit de ces contraintes, les managers de l'entreprise ne fléchissent pas. "Au contraire, nous nous attelons à nous mettre au diapason sur le plan technologique. Nous allons produire et commercialiser deux types de transformateurs : l'hermétique, qui prend moins de matière, et le sec, que nous allons développer avec des partenaires." Ces derniers ont manifesté leur intérêt à entrer dans le capital d'Electro Industries. "Nous cherchons des partenaires qui puissent apporter un plus à l'entreprise en matière de transfert de technologie, de management, tout en préservant les intérêts mutuels", conclut M. Akliouat.