Les différentes statistiques que donnent de temps en temps les autorités algériennes sur le nombre de sites web, 3000, devraient être revues à la baisse. Et pour cause : pas moins de 172 sites web algériens viennent de disparaître d'internet. Leur tort ? ils sont hébergés chez le même hébergeur (un intermédiaire plus précisément), Zater.net qui a eu des problèmes de virement bancaires avec son prestataire américain qui lui a tout simplement « éteint » son serveur. La genèse de l'histoire remonte à un mois où ces sites web conçus par et pour des entreprises algériennes ont tout d'un coup cessé d'exister ! (Mainsoft, Ulips, Peltec...) Ironie de l'histoire, le site web de Zater lui-même a disparu d'internet. « On n'est mieux servi que par soi-même », s'est certainement dit ce jeune Oranais, la vingtaine, et qui a brillé il y a quelques années en remportant un concours de création de site web pour « la concorde civile ». Une grande entreprise algérienne, qui a lancé son site web à l'occasion du Salon du livre à coups de spots publicitaires à la radio, a fait les frais de son choix. Etant passée par lui pour l'hébergement et la réservation du nom de domaine (le nom du site web), cette maison a dû son salut à l'achat d'un autre nom de domaine par son prestataire de services. On aurait pu penser à une arnaque. Il est vrai que ce jeune homme cassait les prix de l'hébergement et de l'enregistrement des noms de domaines ; cependant tout donne l'air qu'il s'agit ici d'une histoire de mauvaise gestion qui a même poussé ce numéro 2 de l'hébergement en Algérie (voir graphe) à se cacher et à éteindre son mobile pour ne pas faire face à ses clients. Certains clients sont même dans l'impossibilité de récupérer les noms de leurs sites, étant enregistrés en son nom. « J'ai perdu 3 noms de domaines de mes clients en plus des bases de données hébergées sur ces sites sans parler des e-mails professionnels, chose très pénalisante pour les entreprises qui utilisent l'internet dans leurs contacts », affirme un gérant d'une entreprise de services Internet qui hébergeait chez Zater.net les sites de ses clients. Il jure que plus jamais, il n'enregistrera et n'hébergera ses sites chez le même prestataire. Au moins, si le serveur s'arrête, il pourra transférer le site. Dans l'impossibilité de contacter Zater directement, il a été plus facile d'atteindre son entourage. Ce dernier assure que le problème est dû à la difficulté de transférer l'argent (des devises) à partir de l'Algérie vers l'étranger. La solution qui consiste à se doter d'une carte bancaire à l'étranger semble avoir été le dernier recours pour payer son prestataire américain. « Les choses devraient rentrer dans l'ordre ce lundi (aujourd'hui, ndlr) », affirme-t-on auprès de cet hébergeur. Si pour ce jeune hébergeur, c'est une bonne leçon de gestion qu'il a eu, les utilisateurs devraient eux aussi en tirer de cette « aventure ». La première leçon à tirer est qu'il ne faut pas baser le choix de son hébergeur uniquement sur les coûts. Zater avait introduit les noms de domaine à 1500 DA quand la moyenne nationale était de 2500 DA. Idem pour l'hébergement : il proposait 250 mégaoctet pour 10 000 DA. La deuxième leçon pousse à adapter et à assouplir le système bancaire algérien aux exigences actuelles et à moderniser, à réfléchir pour en finir avec le système d'intermédiaire en hébergements en promouvant de vrais hébergeurs web en Algérie - seuls le Cerist et le Cetic hébergent chez eux.